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Musique de chambre pour vents de Brahms, quand le travail d’équipe paie

Le pari, lancé par quelques musiciens de grande valeur réunis par , d'enregistrer en live la totalité de la musique de chambre de , connaît un nouvel épisode, le troisième. Remarquable !

Ce nouveau volet aborde les œuvres avec instruments à vent du maître allemand. Il réunit des interprètes manifestement soudés et passionnés, complices et adeptes d'un jeu collectif dont le résultat gravé sur deux CD s'avère royal et idéal pour découvrir ou retrouver ce répertoire parsemé de pépites intemporelles.

Dans quatre des cinq partitions retenues, Brahms offre une place de première importance à la clarinette qu'il venait de reconsidérer plutôt tardivement (à 57 ans) grâce à sa rencontre avec Richard Mühlfeld, le somptueux clarinettiste de l'orchestre de Meiningen dont la maîtrise technique, timbrique et expressive fascina le compositeur au point de lui consacrer ses derniers opus majeurs. Le Quintette en si mineur op. 115, associant la clarinette aux cordes du quatuor traditionnel, fut composé au cours du printemps et de l'été 1891 à Bad Ischel, en même temps que le Trio pour clarinette, violoncelle et piano, op. 114. Le clarinettiste et ses complices soulignent admirablement les qualités du Quintette impressionnant et original. Le premier mouvement, Allegro, repose sur un thème initial frémissant confié aux deux violons qui sera repris ensuite par la clarinette. L'Adagio et sa mélodie ardente et émouvante confiée à la clarinette s'oriente ensuite vers une sorte de musique folklorique hongroise, brillante et ponctuée d'arpèges. Le mouvement suivant (Andantino) conduit avec ses traits actifs au dernier mouvement, Con moto, qui bénéficie d'un très  beau traitement du thème gémissant suivi de cinq variations et s'achève par un retour surprise du thème de l'Allegro initial.

Les autres œuvres connaissent, à l'égal du Quintette, des exécutions que l'on est en droit de qualifier de superlatives, sans omettre de dire que le cor de impressionne tour à tour par sa précision, son timbre et son discours souriant et résigné dans le Trio en mi bémol majeur op. 40 daté de 1865. Après tant de satisfactions, d'aboutissements et de transports, il nous semble inutile de préciser que nous attendons avec impatience la sortie du prochain volume de l'intégrale qui en comptera huit.

Notre critique du premier volet:

Autour d'Éric Le Sage, le régal des Quatuors avec piano de Brahms

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