Russell Braun et Kenneth Slowik à la tête des Smithsonian Chamber Players interprètent les œuvres de Mahler, Debussy et Busoni dans une optique intimiste.
Pour le Prélude à l'Après-midi d'un faune de Claude Debussy dans un arrangement de Kenneth Slowik, nous avons affaire à une exécution « impressionniste » par excellence : s'éclairant d'une douce lumière pastel qui lui assure une nouvelle dimension picturale. Celle-ci est dénuée de cette épaisseur de la pâte orchestrale susceptible d'alourdir la prestation, tout en saisissant par la légèreté, mais aussi par l'ampleur des phrasés qui renferment une bonne dose de dramaturgie.
Pour ce qui est de l'interprétation de la Berceuse élégiaque op. 42 de Ferruccio Busoni dans une version de chambre d'Arnold Schoenberg, nous réalisons ici à quel point cette adaptation est au rendez-vous des ambiances qui planent sur le prototype de cette partition façonnée originellement pour piano seul.
En ce qui concerne la lecture des deux cycles de chants de Gustav Mahler, nous en admirons surtout la beauté de la voix de Russell Braun, captivant, dans les aigus, par la chaleur d'un timbre aussi suave que nostalgique. Elle est, cependant, moins appréciable dans les registres graves, pour lesquels une certaine insuffisance de l'intensité et de la profondeur dans l'émission est audible, et ce, malgré une richesse d'expression assez remarquable.
Avec leur présentation de ces arrangements pour orchestre de chambre, Russell Braun, Kenneth Slowik et les Smithsonian Chamber Players nous invitent à redécouvrir ces pages plus ou moins connues. Permettons-leur de nous inviter.