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Les BJM dansent Leonard Cohen au Théâtre des Champs-Elysées

Les Ballets Jazz de Montréal rendent hommage à Leonard Cohen, dans un spectacle chorégraphié par , et Ihsan Rustem, porté par des danseurs d'exception.

Avant même que ne s'ouvre le rideau, la voix chaude, rauque et envoûtante de Leonard Cohen vient nous prendre au cœur. Pendant les 80 minutes du spectacle, l'on aura le plaisir d'entendre quinze chansons parmi les plus belles du répertoire du chanteur, dont les tubes Every Body Knows, Suzanne, So Long Marianne, Lover lover lover et Hallelujah.

Créé en décembre 2017 à Montréal, Dance Me a été imaginé par Louis Robitaille, directeur artistique des BJM Dance Montréal, bien avant le décès du grand chanteur et poète canadien, intervenu en 2016. Le projet a été rêvé dès l'époque où, jeune danseur amoureux des chansons de « Monsieur Cohen », Louis Robitaille rencontre son idole sur le plateau d'un tournage. Il se concrétise des années plus tard dans le cadre de la célébration du 375è anniversaire de la fondation de la ville de Montréal. Leonard Cohen avait accepté le projet de spectacle que lui avait soumis Robitaille et avait participé au choix des chansons. La disparition du chanteur a toutefois conféré au spectacle la dimension d'un hommage, même s'il ne s'agit pas d'une rétrospective de la vie ou de la carrière du chanteur.
Pour la chorégraphie, Robitaille a fait appel à trois chorégraphes internationaux, , et Ihsan Rustem, qui s'appuient sur la virtuosité des 15 danseurs des BJM.

La première partie est un véritable festival de mouvements, avec une danse d'une incroyable fluidité, alternant des duos pleins de sensualité et des ensembles masculins alliant force et poésie. Remarquables sont la précision et la souplesse des danseurs, dont les corps se cherchent et s'empoignent, se repoussent ou s'étreignent dans une relation charnelle et poétique. La passion avec laquelle ils habitent les gestes fait écho à la profondeur de la voix du chanteur.

La référence à l'univers du cabaret et du music-hall, avec les barres façon pole Dance et les bouches rouges projetées, éloigne peut-être de la poésie de la musique, introduisant une superficialité qui n'existe pas dans les textes. Il faut toutefois souligner la beauté des jeux de lumières, utilisés pour faire ressortir certaines parties du corps des danseurs, comme des habits de lumière.


Le rythme ralentit après So Long Marianne, chantée a cappella de manière simple et émouvante, sans danse. Si le show patine un peu, multipliant les références à Leonard Cohen, symbolisé par son look costume/chapeau, un moment de grâce est donné sur la chanson Suzanne. La chorégraphie de Ihsan Rustem est dansée par deux joyaux de la compagnie, la flamboyante Céline Cassone et Yosmell Calderon, magistral danseur cubain. Les pieds de la danseuse ne touchent jamais le sol, toute la chorégraphie reposant sur des portés, des tours, des croisements de jambes.
Le charisme de la danseuse aux cheveux rouges, Française passée par le Béjart Ballet Lausanne et le , s'impose sur scène. La virtuosité de son jeu de jambe, la souplesse et la sensualité de son corps, son expression à la fois sobre et passionnée, sont envoûtants.

Le spectacle se clôt sur un Hallelujah chanté à deux voix, tout en émotion et délicatesse, comme un dernier hommage au chanteur et poète canadien.

Crédits photographiques : © Marc Montplaisir

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