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La musique légère britannique de Coates à l’honneur chez Chandos

On aurait tort de mépriser ces pages d'une verve, d'un enthousiasme et plus encore, d'une précision d'écriture remarquables. Le premier volume des œuvres orchestrales de Coates réunies par Chandos scintille d'un chic réjouissant.

Chasse gardée ! La musique d' appartient avant tout aux interprètes britanniques (Coates, en premier, magnifique conductor de sa propre musique dont Naxos a édité plusieurs volumes). , mais avec Liverpool, grava dans le passé, quelques pièces du compositeur pour le label Avie. Cette musique fit aussi la joie des preneurs de son de Mercury durant les années soixante.

Viré du pupitre d'alto de l'Orchestre d' pour cause d'absentéisme répété, Coates se reconvertit en quelques années dans la composition de ballades et de pièces pour orchestre dédiées à la seule « Light Music » ! Le musicien bénéficia d'une prodigieuse notoriété, des années trente et jusqu'à la naissance de la télévision. Tout, dans la musique de Coates, étincelle. L'écriture utilise une vaste palette de timbres, y compris lorsque l'œuvre s'en tient modestement à une «ouverture miniature » comme dans The Merrymakers. Coates possédait l'instinct des couleurs et des rythmes, jusque dans les plus petits effets. Parfois, il détournait quelques harmonies avec un délicieux humour, à l'instar de Dancing Nights qui évoque l'écriture de Richard Strauss. La plupart des morceaux furent destinés aux orchestres de bals, alors florissants.

Plus encore, Coates fut un magnifique mélodiste. Sa première pièce d'importance, pour cordes seules, Ballad op. 2, fut composée alors qu'il n'était âgé que de dix-huit ans. Elgar, mais aussi Tchaïkovski et Dvorák l'ont visiblement influencé. Bien des années plus tard, en 1930, Coates – dont le génie des titres n'est pas moins grand – compose By the Sleepy Lagoon. Cette valse « exotique » et laissant imaginer cocktails et palmiers (bien que composée dans le London Fog) fut jouée par tous les orchestres de bal américains.

Coates savait composer ce que ses compatriotes… espéraient ! Ainsi, London, suite en trois parties, glorifie la ville royale, de Covent Garden à Knightsbridge, mouvement qui devint un thème de la BBC. Moins grandiose que la musique d'Elgar, moins génialement inspirée aussi, l'œuvre de Coates exalte un optimiste sans faille. Attendons avec impatience les prochains volumes de cette anthologie.

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