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Hortense Cartier-Bresson dans les dernières oeuvres pour piano de Brahms

Dans le ravissant Théâtre le Ranelagh, véritable salon de musique tout de bois sculpté, , qui publie un disque Brahms chez Aparté, défendait sa conception des dernières œuvres pour piano du compositeur de Hambourg.

Une conception personnelle, réfléchie, sans concession au romantisme vers lequel ces œuvres très « fin de siècle » dévient facilement. Le résultat est ambivalent : surprenant toujours, séduisant souvent, quelque fois étrange.

On apprécie à sa juste valeur la grande pureté d'une interprétation qui n'écrase aucune ligne sous le chant, mais donne à entendre la richesse de la partition tout en faisant ressortir le classicisme de Brahms. Des choix de tempo mesurés, une pédale discrète, peu ou pas d'effets : ce jeu dépourvu de recherche et d'affèterie sied aux plus épurées des pièces des trois opus 116, 117 et 118. De ce point de vue, les Intermezzi de l'opus 117 sont les plus réussis, avec cette berceuse et ces andante aux reflets ambigus. Ce parti pris présente a contrario l'inconvénient d'une certaine forme de sécheresse, voire de dureté dans d'autres pièces, qui mériteraient plus de tendresse ou d'enthousiasme, en particulier dans les Klavierstücke de l'opus 118 au lyrisme expansif. Mais qu'importe : on se laisse bousculer par cette écoute, et l'on se prend bien sûr à songer à une version de l'opus 119, écarté du disque comme de ce concert de lancement.

Avec Bach, Schumann et Bartók en bis, achève de replacer l'œuvre de Brahms dans une lignée : de l'inspirateur lointain, au proche continuateur en passant par le mentor et ami, c'est avec plaisir qu'on écoute l'hommage se prolonger.

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