- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Le clarinettiste Florent Héau joue Brahms

Dans ces deux œuvres incontournables du répertoire chambriste pour clarinette, les Trio opus 114 et Quintette opus 115 de , ne convainc que sur une partie du programme.

Si le Concerto pour clarinette et le Quintette pour clarinette et cordes de Mozart naquirent de sa rencontre avec le clarinettiste , la même occurrence, cent ans plus tard, entre et Richard Mühlfeld donna naissance au Trio pour clarinette, violoncelle et piano, ainsi qu'au Quintette pour clarinette et quatuor à cordes, deux œuvres du crépuscule brahmsien, composées en 1891.

et le nous gratifient d'une interprétation magistrale du célébrissime Quintette, avec une prise nous permettant d'apprécier toute la richesse des timbres, des textures, des sonorités et des couleurs. Une œuvre que tout clarinettiste rêve de jouer, toute empreinte d'une douce mélancolie typiquement brahmsienne, dans un subtil mélange de nostalgie et de passion. L'Allegro initial séduit immédiatement par son équilibre entre les différentes voix, par sa clarté, par son juste tempo, par son allant dans une lecture très romantique à l'agogique fluctuante. On admire le legato des cordes et celui de la clarinette dans tous les registres, la beauté des contre chants dans l'Adagio, ainsi que la virtuosité du jeu de . La précision de la mise en place dans le dialogue haletant de l'Andantino de type rhapsodique impressionne autant que les Variations finales.

Déjà quelque peu mal aimé par rapport au Quintette, le Trio souffre cruellement, dans la première partie de cet album, de la sécheresse d'une prise de son qui met à mal le charme de l'œuvre et la nécessaire symbiose entre les parties. Sont ainsi mis en avant de façon outrancière, ici le piano, ou là le violoncelle ou la clarinette, notamment dans le premier mouvement Allegro. L'Adagio suivant permet d'apprécier la rondeur de la sonorité de la clarinette dans le médium, mais là encore, les aigus paraissent saturés, fermés, excessivement tendus, parfois à la limite de la justesse. On appréciera cependant la clarté de la texture dans l'Andantino et le jeu plus symbiotique et équilibré dans l'Allegro conclusif.

Un disque méritant qui ne saurait, toutefois, remettre en cause les références : Karl Leister/Amadeus, /Hagen ou /Pražák pour n'en citer que quelques-uns.

(Visited 833 times, 1 visits today)