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Musique pour piano de Walter Braunfels

Pour son septième enregistrement d'œuvres de , le label Capriccio s'intéresse cette fois à sa musique pour piano, à deux et quatre mains.

Sans aborder encore les opéras, dont on trouve chez Decca les enregistrements des deux principaux, Jeanne d'Arc et Die Vögel (Les Oiseaux, repris la saison prochaine à Munich cent ans après sa création dans la ville), le label Capriccio s'intéresse aujourd'hui à la musique pour piano du compositeur allemand . Le premier ouvrage présenté, les Variations sur un vieux chant français pour deux pianos, opus 46, débuté en 1919 et achevé en 1940, n'est pas, comme on pourrait le penser d'abord, une adaptation des Variations Symphoniques sur une vieille chanson française pour enfant, opus 15, mais s'attèle cette fois à traiter le très célèbre Au clair de la lune, thème immédiatement présenté avant dix-neuf variations.

Le toucher dur de l'un des deux pianos (sans doute celui de lorsque l'on compare avec son doigté seul pour la dernière pièce) ne dénature pas la pièce d'une trentaine de minute. Le style quitte rapidement celui de la comptine pour développer l'écriture mature du compositeur, toujours tonale bien que se situant aux limites des possibilités laissées par le romantisme finissant de cette époque, remis en cause par ce natif de Francfort plus encore que par Pfitzner ou Weill. Certaines variations, à l'image de la neuvième, n'hésitent pas à sombrer dans une atmosphère presque infernale, maintenue dans son caractère grave par le Moderato (Var. 10), avant un retour à l'éclaircie, notamment dans Ruhig (Var. 13), encore un peu dur sur l'un des deux pianos. Le thème n'est véritablement représenté qu'en fin de variation 18, juste avant l'épilogue de la dix-neuvième.

Les Petites pièces pour piano à quatre mains, opus 24, libèrent mieux le jeu plus aéré des deux pianistes qui se différencient par le toucher plus léger de et celui plus froid de . Agréables, ses petites pièces montrent, à l'instar des deux autres œuvres de l'album, une autre facette du compositeur, loin de ses ouvrages lyriques ou religieux. Musique religieuse où Braunfels s'est illustré notamment dans une Grande Messe, un Te Deum et un Requiem. Ces œuvres pour piano ne restent cependant que d'un intérêt historique pour les amateurs du compositeur ou de la musique allemande de cette période. Les Bagatelles pour piano seul opus 5, de 1905, jouées sans dureté par Blome ne mettent en avant qu'un matériau encore fragile de la part du compositeur alors âgé de vingt-trois ans.

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