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Musique de chambre pour vents et quatuor à cordes de Michael Fine

Si est un producteur américain de musique classique bien connu, rares sont ceux qui connaissent aujourd'hui ses talents de compositeur. Cet enregistrement des cinq quintettes, pour instruments à vent et quatuor à cordes, constitue une excellente occasion de combler cette lacune…

Ce n'est que tardivement, vers la soixantaine, que , né en 1950, a commencé à composer. Après un album « Seasons » consacré à sa musique orchestrale en 2019 par le même label, place aujourd'hui à la musique de chambre avec « Five for five » présentant cinq quintettes pour vents (basson, cor anglais, clarinette, hautbois et flute) et quatuor à cordes. L'écriture est tonale, lyrique, poétique, sereine, d'un charme indéniable bien qu'un peu suranné, lorgnant vers le passé (XIXᵉ et XXᵉ siècles), colorée, ne reniant aucune influence française ou britannique. Clarinettiste de formation, manie avec adresse et pertinence les timbres des instruments à vents joliment appariés avec les sonorités tantôt graves, tantôt acidulées du quatuor à cordes, dans un style volontiers concertant, valorisé par une belle prise de son, claire et le plus souvent bien équilibrée.

Toutes les œuvres, ici présentées, sont servies par d'excellents solistes. À commencer par le Quintette pour basson (2017) avec Fei Xie, tour à tour enjoué un peu jazzy, lyrique et virtuose. Elegy for… (2016) avec Robert Walters au cor anglais, laisse entendre une complainte d'un lyrisme plus mélancolique que véritablement douloureux. Le Quintette pour clarinette (2015) s'appuie sur le timbre rond et chaud de la clarinette virtuose et virevoltante d'Anton Riste qui donne sa pleine mesure dans un Adagio à la fois doux et méditatif, particulièrement mis en valeur par les contrechants de cordes graves. Superbe symbiose instrumentale pour l'Adagio cantabile du Quintette pour hautbois (2015) avec Xiaodi Liu, dans un climat mêlant mélancolie et sérénité, avant un Moderato aux accents de comptine enfantine. Le Quintette pour flûte (2018) superbement interprété par Alice K. Dade conclut ce bel album sur des notes rappelant la musique française du siècle dernier.

Une découverte, un peu lassante par sa langueur rythmique et sa sérénité mélodique excessives…un album qui pourra intéresser, à titre de curiosité, les amateurs d'instruments à vent.

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