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L’Orchestre des Amériques somptueux dans Manuel de Falla

La place prépondérante de la musique de doit à sa confrontation et à sa traduction personnelle de l'art national romantique d'Albéniz et Granados, rencontres modernisées par les sources vivifiantes que furent Debussy puis Stravinski. L' nous en propose une exécution émérite.

Depuis sa création en 2002, cette formation accueille de jeunes talents (âgés de 18 à 30 ans) du monde entier (invités avec une bourse d'études d'une année) et réussit une intégration humaine et artistique de tout premier plan. Elle reçut les soutiens et participations de Plácido Domingo, Gustavo Dudamel, Valery Gergiev, Lorin Maazel, Kent Negano, Leonard Slatkin… et de nombreux solistes invités réputés.

Le chef mexicain (né en 1965) en a été le chef principal de 2003 à 2010 avant d'en être nommé directeur musical.

Tous les intervenants offrent aux musiques de , en juillet 2019, au cours de trois journées d'enregistrement, un écrin scintillant aux sonorités sensuelles, ensoleillées, gorgées de thèmes chaleureux et de rythmes populaires merveilleux et inoubliables.

Ils ne sont pas loin, avec leur homogénéité, leurs timbres splendides, leurs excellents pupitres, de bousculer le sommet de la discographie occupé depuis plus d'un demi-siècle par l'Orchestre de la Suisse romande et ses chefs Ernest Ansermet et Sergiu Comissiona (Decca, 1950 et 1961).

La Vie brève (1905) remporta un concours d'opéra et ajoute aux traits venus de Wagner et Puccini des pages d'une maturité certaine que souligne ce bel .

L'illustre ballet Le Tricorne, foisonnant d'atmosphères méditerranéennes et d'airs de danses, créé à l'Alhambra de Londres en 1919 (avec des décors de Picasso et une chorégraphie de Massine), connut un immense triomphe, d'abord avec les Ballets russes, jamais démenti depuis. Le chef Prieto trouve le juste milieu en faisant habilement osciller ses troupes à égales distances de l'héritage du flamenco et des esthétiques redevables de Debussy et Ravel. La mezzo-soprano illumine la partition comme le fit jadis la grande Tereza Berganza.

L' étonne – très agréablement – par sa discipline, son engagement et sa sonorité dans les inoubliables Nuits dans les jardins d'Espagne (1915), génial mixte de style national espagnol et d'impressionnisme féérique, soutenu par le pianiste mexicain (né en 1951), impeccable et voluptueux, digne de figurer tout à côté de l'impériale Alicia de Larrocha de la version de référence absolue évoquée. Tous nous semblent heureusement libérés et stimulés par un chef irréprochable.

Une interprétation enthousiaste et contagieuse.

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