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Les concertos de Jakub Jan Ryba, compositeur tchèque de la période classique

Le label Nibiru Publishers sort de l'oubli deux concertos de , un artiste de la période classique.

, compositeur, professeur, philosophe, poète, traducteur et théoricien de la musique, naît à Přeštice près de Plzeň le 26 octobre 1765. Sous la tutelle de son père, un maître d'école, il se perfectionne dans le chant, le violon, le violoncelle et l'orgue. Il approfondit également les principes de la basse continue, de l'harmonie et du contrepoint. En 1780, il partit étudier à Prague où il vécut cinq ans.

Dans l'inventaire de ses partitions de 1782-1798, Ryba mentionne trente-huit concertos et trente-cinq pages purement orchestrales, pour ne citer que ces deux genres. Par la suite, entre 1798 et sa mort en 1815, il écrit d'autres compositions, mais leur nombre exact n'est pas connu. On sait cependant que, parmi les morceaux pour instrument solo et orchestre, son œuvre conservée se cantonne à trois concertos pour violon, un concerto pour violoncelle et un concerto pour cor.

Le Concerto pour violoncelle et orchestre en ut majeur N 542 date de 1800. Avec plus de mille mesures s'échelonnant sur les quatre-vingt-quinze pages du manuscrit, cette partition en trois mouvements est la plus vaste composition profane de Ryba. Bien que ce ne soit pas un chef-d'œuvre, nous y trouvons des moments irrésistibles, où le violoncelle d' séduit par l'agilité de l'archet comme par la chaleur du ton, scintillant dans les aigus. Ajoutons que le soliste propose ses propres cadences. Dans l'accompagnement, une large gamme de couleurs est au rendez-vous ; cet effet est dû à l'écriture de Ryba, faisant sonner les cordes comme les bois, mais nous aurions souhaité ici percevoir des contrastes de dynamiques plus nettement marqués, ainsi que plus de souplesse dans le mouvement dans les tutti.

Concernant le Concerto pour cor et orchestre en ré dièse majeur N 541, il s'agit probablement de l'une des plus anciennes compositions dans ce genre de Ryba, en deux mouvements, dont la date d'élaboration n'est pourtant pas connue en raison de l'absence du manuscrit. Sachant que les parties de certains instruments ne sont pas conservées, il a fallu compléter la partition avant de la jouer, ce qui a été accompli par . L'exécution de l'œuvre par le corniste séduit par la profondeur de son timbre dense et lumineux. Tout comme Šístek dans le concerto pour violoncelle, le soliste présente ses cadences, développées dans la veine de la musique du XVIIIe siècle.

Pour la Cassatia en ut majeur N 540, en six mouvements, nous avons affaire à une sérénade composée vraisemblablement avant 1800. Sous le geste parfois trop serein de Klauda, ces plages sont baignées néanmoins de fraîcheur, quoiqu'un peu plus de vivacité aurait parfois été bienvenu pour leur rendre l'esprit ludique où elles puisent leur inspiration.

Ce nouveau disque du label Nibiru Publishers montre que la musique tchèque se portait déjà bien quelques décennies avant que Smetana et Dvořák aient fait leurs premiers pas dans le domaine de la composition.

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