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Avec le Secession Orchestra, Identités connectées autour du Mexique au Quai Branly

Maintenu en streaming, le concert du au Musée du Quai Branly se construit autour du Mexique avec une pièce de , deux de et surtout une création de l'artiste contemporaine .


Enregistré sans public pour être diffusé en live sur la chaîne YouTube du Musée du Quai Branly, le programme Identités Connectées s'organise autour de l'œuvre éponyme de et du Mexique. Il s'ouvre sur une pièce du compositeur , pour laquelle le est espacé sur toute la scène du Théâtre Claude Levi-Strauss, tous en jeans et pieds nus. Le directeur musical de la formation, , dirige cette courte partition de jeunesse, Batik, du nom d'un tissu javanais, et en valorise ses couleurs, notamment par les trois flûtes en présence.

L'Homme et son Désir de déploie ensuite encore plus de coloris grâce à un ensemble de musiciens plus fourni et encore plus répartis sur scène. L'argument de Claudel porte sur un texte chanté sans parole par quatre voix, dont la mezzo-soprano , souvent entendue avec l'ensemble, mais aussi depuis dans de grandes productions d'opéras ; elle est ici associée au baryton , au ténor et à la soprano . Très bien dirigée dans ses différentes rythmiques par Mao-Takacs, la partition composée en 1921 lors d'un séjour au Mexique fait alterner des instruments et un style classique avec des sifflets et percussions qui rappellent les fêtes populaires du pays. Normalement ballet, la pièce n'est ici assistée que d'une scénographie limitée à deux draps verticaux sur lesquels sont projetées des vidéos, le tout agencé par .


Un orchestre plus resserré permet de mieux concentrer le son pour la création Connected Identities, ou plus exactement, la création de la partie II, puisque la première de 2017 avait déjà été interprétée. Le diptyque intégral met en avant elle-même, propre soprano de sa pièce, amplifiée par un micro pour porter une partition particulièrement bien écrite pour la voix, mélange d'influences classiques et d'autres styles contemporains, où l'on pense par moment à Ligeti et à d'autres à Björg. D'abord introduite sur des textes traditionnels comme le nahual, puis sur ceux d'Alejo Carpentier ou Borges, la pièce se poursuit en seconde partie sur celui unique d'. Cantonnée au fond de la scène pendant plus de trente minutes, entre les deux draps derrières lesquelles elle se cache souvent pour ne dévoiler que son ombre, la compositrice investit aussi les gradins d'arrière-scène puis se place finalement devant les musiciens, avant de revenir sur ses pas.

De 1937, Sensemayá ramène à Revueltas et clôture ce concert sans entracte d'une heure vingt par un beau travail de rythmes, comme pour beaucoup de compositions de cette période, très marquées par le Sacre du Printemps. La partition mexicaine peut faire office de rareté, mais on rappellera qu'elle possède de nombreux enregistrements importants, de Bernstein ou Stokowski et plus récemment de Salonen ou Dudamel. Rarement interprétée en France, elle trouve dans sa version de chambre avec le et une belle opportunité de reparaître, grâce à un concert qui par l'originalité de son programme tranche avec ceux de plus en plus limités des grands orchestres mondiaux.

Crédits photographiques : © Secession Orchestra

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