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Cambini-Paris ouvre le 46e Festival de Quatuors du Luberon

Le , qui dirige le Festival de Quatuors du Luberon depuis quelques années, choisit dans cette édition de maintenir l'hommage à Mozart qu'il a fallu annuler en 2020. Il s'agit pour ses membres d'établir une programmation qui permet d'explorer les racines d'influence et la postérité d'esprit des quatuors de Mozart, mais aussi les femmes compositrices.

Pour ce concert d'ouverture, le choix des œuvres est très cohérent et avec des objectifs annoncés au préalable. Le jouant sur instruments anciens, il était logique de ne proposer que des compositeurs du XVIIIe siècle, et de sortir du traditionnel triptyque classique – romantique – moderne, qui prévaut généralement dans les concerts de quatuors à cordes.

Maddalena Lombardini, épouse Sirmen, est certainement une découverte intéressante pour beaucoup d'auditeurs. Son quatuor à deux mouvements est charmant, avec une recherche dans les alternances de rythme qui la font s'élever au-dessus de la joliesse galante, et présenter une sorte de transition esthétique vers les pré-romantiques comme Haydn et Mozart, qui semblent effectivement bien proches. L'Allegro fugué, notamment, distille une nostalgie fine qui préfigure bien des Andante à venir. Pour la servir, le est tout à son affaire. Leur cohésion est maximum, leur justesse et leur précision aussi. Les couleurs ambrées et moirées de leur instrumentarium, et même certaines âpretés, contribuent à donner du caractère à cette fort belle musique.

aussi est très bien servi. Le style, les couleurs, les intentions sont d'une grande authenticité : l'urbanité du Vivace, le lyrisme bien tempéré du Largo, la reprise d'un optimisme lucide dans le Scherzo, et enfin, le bonheur serein du Finale allegretto… Tout est parfaitement en place, dans le son et dans l'esprit.

Mozart, enfin, couronne la soirée. Son Quatuor n°23 K. 590 de 1790 date de la période de Così fan tutte, et on y retrouve bien des facéties, bien des ambiguïtés, pouvant aller dans l'Allegro finale jusqu'à des interrogations angoissées. Le plus touchant est sans doute le deuxième mouvement Allegretto, écrit comme un mini concerto pour violon, et dont la délicate nostalgie reprend l'écho subtil de Maddalena Lombardini, offrant ainsi une soirée pleine de charmes divers.

Crédits photographiques : © Jade Lecointe

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