- ResMusica - https://www.resmusica.com -

La harpe de Paul Lewis sous les doigts de Rachel Talitman

Pour ce projet discographique autour de l'œuvre pour harpe et cordes du compositeur , la harpiste , choisit d'assurer les parties solistes de cet instrument phare placé au centre des productions de son label Harp & company.

La carrière télévisuelle, radiophonique et cinématographique – mais surtout prolifique ! – de a amené une musique facile, agréable mais sans surprises, où les images arrivent plus facilement à l'esprit de l'auditeur que les affects. Ce disque est né de la rencontre du compositeur avec , car la harpe est devenue l'un de ses instruments de prédilection, son univers tonal étant parfaitement adapté à cette orientation compositionnelle.

Concerto Romantico, initialement destiné à accompagner un film, est ainsi construit en quatre mouvements : Cantilena Rapsodica entachée d'une emphase un peu kitch à l'eau de rose ; Bitter-Sweet Blues sorte de rêverie bien conventionnelle à laquelle succèdent dans le Moto Perpetuo les accents jazzy d'une intrigue facilement imaginable dans un contexte citadin effervescent à la new-yorkaise mais que a transposé dans l'univers des camps de concentration nazis dans le cadre du film qui n'a finalement pas été mené à bout, avant de conclure avec Cantilena Ripresa dun romantisme naïf – au sens premier du terme – qui reprend d'ailleurs le thème de l'amour du premier mouvement.

La musique populaire – si la première peut être qualifiée de « savante » – n'est pas bien loin avec les trois premières pistes du disque, Songs of Israel, qui exposent des thèmes bien connus tels que Hava Nagila, ici transposé selon une rumba, Shalom Haverim porté par une douce plainte des timbres du quintette à cordes et de la harpe – une « fantaisie » selon Paul Lewis, et enfin Mevo Hama présenté sous la forme d'un « nocturne » rêveur… Mélodieux et élégants, ces arrangements semblent plus chercher à plaire au plus grand nombre qu'à proposer un parti-pris audacieux. Dans ce rôle, l'Israël Strings Ensemble est lumineux et vivant, facilement inspiré par les attraits immédiats de cette partition.

Memories of Amboise est un peu plus attrayant, les contrastes et l'expression hispanisante d'Au Cheval Blanc sont parfaitement menés sous les doigts de pour cette première pièce en solo ; La Pâtisserie Bigot est, quant à elle, d'une sensible finesse mais manque quelque peu de profondeur dans les couleurs menées par la harpiste. À l'instar de la musique entendue, malgré une interprétation honorable et respectueuse de l'œuvre, la durée (trop) courte de ce disque, n'alimente pas suffisamment les attentes de l'auditeur.

(Visited 407 times, 1 visits today)