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Musiques aventureuses en création avec la Radio Bavaroise

et sont au programme de la vénérable série Musica Viva, avec des interprètes prestigieux.


Musica Viva est une entreprise indispensable : elle ne suffit pas à faire de Munich une capitale de la création contemporaine, mais elle poursuit vaillamment l'œuvre de son fondateur Karl Amadeus Hartmann, soucieux de faire renouer sa ville avec la modernité musicale après les douze ans de la dictature nazie. Depuis 1948, trois ans après sa création, la Radio bavaroise en est la tutelle, ce qui lui garantit notamment la collaboration de l'. Ce soir, c'est qui est à sa tête, avec la soprano pour la seconde œuvre du programme : la musique contemporaine, décidément, n'est plus une simple affaire de spécialistes, et c'est une bonne chose.

L'œuvre de commence gravement, percussions menaçantes soutenues par un tapis de contrebasses, progressivement rejointes par les autres cordes. Le titre de l'œuvre le veut, cette Mort des étoiles est un grand spectacle, avec souvent la lisibilité d'une musique de film d'action : ce n'est pas là qu'il faudra attendre des impulsions décisives pour le prochain siècle, mais la musique est abordable, divertissante sans tomber dans le passéisme. Un beau moment central de silence offre une respiration qui fait penser à celle du Sacre du printemps ; la musique parvient ensuite à plus de sérénité, mais pas sans quelque sentimentalité dispensable.

livre sous le titre Tour de Trance (jeu de mot dispensable là aussi) une autre création qui n'est pas sans point commun : une demi-heure pour grand orchestre, et une écriture qui n'a pas peur des grands gestes. Le travail sur le son est sans doute un peu plus poussé que dans l'œuvre précédente, tout en restant à des années-lumières de toutes les ambitions spectrales – ce soir, on n'a visiblement pas le temps de s'attarder sur le son, tant l'expressivité prime. L'œuvre est structurée en plusieurs épisodes enchaînés, et en effet clairement distingués, mais le souci du compositeur semble être constamment, même dans les moments plus calmes, qu'il se passe toujours quelque chose, ce qui finit par être un peu lassant. On attend un peu longtemps l'arrivée de la soprano, qui conclut l'œuvre par un poème de Monika Rinks – la musique se tait à la fin du dernier vers, « tourne imperceptiblement, et s'arrête ». Cette fin réconcilie un peu avec l'œuvre, d'autant qu', habituée de la musique de Herrmann, offre beaucoup d'émotion et de beauté vocale ; la soirée montre tout de même que, dans la création musicale d'aujourd'hui, l'ambition formelle tend à passer au second plan derrière l'émotion ou le spectacle, si efficaces soient-ils.

Crédits photographiques © Astrid Ackermann/ BR

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