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Transcriptions pour violon et piano de pièces de Camille Saint-Saëns

Les multiples manifestations organisées autour du centenaire de la mort de (1835-1921) confirment son positionnement majeur – longtemps discuté ou dénié – dans l'histoire de la musique occidentale.

Deux instrumentistes talentueuses proposent leur troisième volume d'œuvres de pour violon et piano. La violoniste marque de son empreinte ce travail parfaitement réglé, engagé et enthousiasmant. Elle est idéalement accompagnée par la pianiste , elle aussi issue du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Ces deux artistes se distinguent dans ce registre de la musique de chambre qu'elles affectionnent particulièrement. Leurs talents associés contribuent à façonner une interprétation du plus haut niveau : précision, assurance, musicalité, attention aux timbres, respect du texte et complicité caractérisent cette gravure. Elles amplifient délicatement l'imagination et l'inspiration mélodico-rythmique de cette grande figure française du XIXe siècle.

Les neuf pièces retenues s'inscrivent dans deux registres : les transcriptions réalisées par le compositeur et des arrangements qui souvent, s'autorisent à enrichir ses propres créations premières. Il y met sa pâte personnelle. Ainsi, la célèbre Danse macabre pour orchestre de 1874 subit-elle plus qu'un toilettage dans l'arrangement de 1877 pour duo violon-piano très réussi et superbement rendu dans cette version. Il en est de même pour cette fameuse œuvre Havanaise en mi majeur de 1887 particulièrement appréciée des violonistes, passant de l'accompagnement orchestral au seul piano.

Le programme propose également en premier enregistrement mondial l'Air de Dalila, « Printemps qui commence », issu du premier acte de l'opéra Samson et Dalila composé en 1877. Cette page, comme la Prière (1920), dévoile un compositeur davantage introverti et retenu.

Deux autres musiciens concourent aux arrangements, ainsi George Bizet (Introduction et Rondo capriccioso en la mineur) et (Caprice d'après l'Étude en forme de valse).

Ces œuvres illustrent tout un pan de l'art de Saint-Saëns, personnage curieux et érudit, compositeur et pianiste hors-pair, dont la musique fut le terrain des métamorphoses de l'ère romantique vers une modernité qui n'ébranla aucunement sa fidélité au classicisme français de son temps. Le compositeur n'en admirait pas moins Franz Liszt et Richard Wagner.

Au total, un enregistrement au service de , passionnant et virtuose.

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