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Nouvelle production de Der Fliegende Holländer à Prague

Dans une mise en scène peu novatrice, l'Opéra d'État de Prague présente une nouvelle production du Vaisseau Fantôme de Wagner surtout portée par les graves du Hollandais de et du Daland de .


Bien identifié dans les pays nordiques et à Berlin, collabore pour la première fois avec l'Opéra National de Prague pour présenter à l'Opéra d'État une nouvelle production de Der Fliegende Holländer de Wagner. Axée sur un unique décor (Tandberg & Martin Černý) composé d'une énorme tournette sur laquelle reposent une vingtaine de lits d'hôpital blancs, la proposition a le mérite d'utiliser les capacités de machinerie de la salle récemment réouverte, mais accumule pour le reste les poncifs et effets de déjà vus. Il faut dire que la tournette permanente et plus encore les lits rappellent beaucoup de mises en scène, dont celle de Claus Guth, sans réussir à procurer la même réflexion, tandis que la lecture d'un livre par Senta pendant les premières scènes renvoie elle aussi à de nombreuses idées connues, dont le rêve, génialement mis en scène il y a bien longtemps par Kupfer à Bayreuth.

Alors, on se raccroche aux ambiances et aux lumières (Tandberg & Åsa Frankenberg) plutôt qu'aux costumes (Maria Geber), où des habits de marins tranchent avec les robes de plumes des Hollandais fantomatiques, tandis que Senta, comme toutes les femmes, porte une tenue d'écolière noire et blanche qui rappelle Mercredi Addams, la fille de la famille du même nom. La musique est de meilleur goût, bien que le chef en propose également une version sans grande finesse. Au moins entraîne-t-il un orchestre dont il arrive à limiter au fur et à mesure les scories par la dynamique du flux, la version 1860 avec le leitmotiv de la rédemption ayant naturellement été choisie.


Sur scène, le Sbor Státní opery (chœur préparé Adolf Melichar) vient trop souvent se recomposer en ligne incurvée près des barrières de la tournette pour chanter, mais livre son chant avec puissance, à défaut d'être toujours parfaitement en place – notamment sa partie féminine. campe un Steuermann bien en voix et permet de bien mettre en avant son rôle, tandis que pèche plus par la ligne et par le texte pour Mary, malgré un bas-médium bien coloré. a pris de la maturité mais propose encore un vaillant Erik, surtout lors de la scène finale ; il sait non seulement chanter, mais aussi sensibiliser sa proposition, plus touchante que celle d', cependant bien en voix pour sa balade.

Meilleurs éléments de la soirée, les deux artistes principaux laissent ressortir toute la puissance de leurs graves. , de la troupe de Mannheim, tient son rôle mieux que beaucoup de barytons-basses sur les grandes scènes internationales et caractérise parfaitement son monologue, tandis que offre une magnifique profondeur et une véritable gravité pour Daland, sans rechercher la même noirceur de timbre que le Hollandais. Très bons toute la soirée, ils portent sur leurs épaules une cette nouvelle production décevante scéniquement.

Crédits Photographiques : © Zdeněk Sokol

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