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Les patineurs fluos de Catarina Miranda

Du fluo, de la lumière noire et des patins comme seuls accessoires pour Cabraquimera, un quatuor futuriste et radical de au Centre Pompidou, dans le cadre des Regards sur la scène portugaise de la Saison France-Portugal.

Avec les roues des patins comme seule source lumineuse, ils s'élancent, se tenant par la taille comme les quatre danseuses du pas de quatre du Lac des cygnes. Sont-ils des patineurs auxquels on a appris une chorégraphie, ou des danseurs qui se sont entraîné au patin à roulettes, le doute est permis tant leur aisance, leur engagement physique et leur technicité nous éblouissent. Sur le plateau dégagé du Centre Pompidou, ils évoluent sur un tapis de sol blanc pour tout accessoire. Tout d'abord dans le silence, bercé par le glissement des roues, puis avec la musique électronique de Lechuga Zafiro, envoûtante. Les patineurs explorent toutes les possibilités de la vitesse, composant des figures à l'infini, dans l'éventail de ce que permet le quatuor. Parfois, la chorégraphie crée des ralentissements, des incidents, voire des accidents, qui ralentissent ou accentuent le rythme, parfois haletant.

Avec quatre danseurs, des patins et un peu de lumière noire, parvient à faire un spectacle captivant de bout en bout. Du patinage de vitesse au voguing, des hommes préhistoriques aux clubbers, elle puise dans tous les registres corporels et toutes les sources disponibles pour écrire une dramaturgie.

Après une collision qui semble annoncer la fin de la civilisation, Cabraquimera (chèvre chimère en portugais) se termine abruptement, comme 2001 Odyssée de l'espace, par un accouplement qui nous renvoie à l'origine du monde.

Crédits photographiques : © Jose Caldeira

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