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Massenet vu par son élève Alfred Bruneau

Non ! Mes souvenirs n'est pas la seule biographie de publiée
peu après sa disparition. Il en existe au moins une autre, écrite par , fort opportunément publiée cette année dans une version révisée par Bleu Nuit édition.

(1857-1934) chef d'orchestre et compositeur connu principalement pour son opéra l'Attaque du moulin, fut élève et ami de . Dans ce petit livre, qui nous apprend presque autant sur l'un que sur l'autre, il dévoile son adulation quasi-éperdue pour son maître.

La première partie, la plus intéressante, consiste en une compilation de souvenirs attendris, à partir de la rencontre des deux hommes, le jour de leur première classe commune au Conservatoire, en classe de composition, contrepoint et fugue. Les anecdotes sont charmantes, et le parti-pris de l'auteur délicieux de dévotion aveugle. Ainsi a-t-il la dent très dure envers Camille Saint-Saëns, dont la rivalité avec Massenet était de notoriété publique, comme envers le directeur de l'Opéra de Paris, Vaucorbeil, qui refusa la création d'Hérodiade dans ses murs, ainsi que quelques autres, tels le directeur de l'Opéra Comique « Paravey (…) noyant son incompétence désolante au fond de ses bocks coutumiers et consolateurs« . On retrouve aussi dans toutes ces pages le caractère de Massenet tel que décrit par ses contemporains : son amour de la musique, son acharnement au travail, son souci de plaire à tout prix, même ce dernier trait, pourtant souvent agaçant, trouvant grâce auprès d'Alfred Bruneau.

La seconde partie, intitulée « la vie, l'œuvre, la mort » assez décevante, ne comporte que 64 pages, et prend surtout la forme d'une recension des partitions de Massenet. Les exemples musicaux abondent, si bien qu'il reste peu de place pour le texte. C'est ainsi que certains ouvrages sont expédiés en à peine une ligne, ce qui est vraiment frustrant. Suivent une copie des éloges funèbres parus dans le journal Le Matin sous la plume d'Alfred Bruneau et de Claude Debussy, ainsi qu'un hommage légèrement vitriolé de Camille Saint-Saëns dans L'écho de Paris.

Le témoignage savoureux de l'admiration sans bornes de l'élève pour son maître.

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