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La nouvelle Génération Fondation Banque Populaire fait son festival à Bagatelle

Ils sont tous jeunes et ont déjà amorcé leur carrière. La nouvelle Génération Banque Populaire accueillie par l'Orangerie du Parc de Bagatelle a fait l'ouverture du festival .

Sous la présidence de Philippe Henri, la accompagne les jeunes artistes pendant trois ans, avec des bourses, leur permettant de construire leur site, de graver leur premier CD, etc., et une série de concerts qui les propulse sur la scène internationale. C'est pour eux l'occasion de rencontrer des partenaires et de constituer des groupes de musique de chambre. Solos et duos alternent dans ce premier concert gorgé d'énergie présenté par le directeur artistique de la Fondation .

Au piano et à quatre mains, et débutent par la Berceuse « Selfiana » de Reynaldo Hahn, une « mise en doigts » non dénuée de charme avant l'explosive Sonate pour piano à quatre mains de Francis Poulenc qui sonne haut et fort dans l'acoustique réverbérante de l'Orangerie. On retrouve – dont le CD sortira le 9 juin prochain sous le label Scala music – dans l'Étude n°6 op.111 de Camille Saint-Säens, une page de virtuosité où la brillance recherchée n'exclut pas la finesse des contours et une écriture ciselée dont l'interprète soigne la transparence. Le jeu flamboyant, alliant puissance et précision, de à la harpe nous impressionne dans la Rhapsodie de , harpiste et compositeur qui sait faire résonner l'instrument dans toute sa magnificence.

 

revient sur scène avec son partenaire attitré, le clarinettiste . Les deux garçons fougueux, arborant les couleurs de la Fondation (costumes bleu ciel et bleu Klein !) interprètent Blues « Un américain à Paris » de Gershwin dans un arrangement pour clarinette et piano et abordent la musique yiddish avec Sholem Alekhem Rov Feidman ! : autant de répertoire bien choisi pour parcourir le nuancier de couleurs de la clarinette et le potentiel virtuose d'un duo très sympathique et en parfaite synergie.

La est la seule à soutenir les compositeurs au même titre que les interprètes. Il sont deux cette année, l'Allemand et le Français , qui ont été élèves de Gérard Pesson au CNSM de Paris et dont les noms circulent déjà sur la scène internationale. Au programme du concert s'inscrit la création mondiale très attendue de Scherzone de , une pièce pour violon et piano écrite pour le duo () / et . Scherzone est un jeu de mots, nous explique le compositeur venu présenter sa pièce au public, pointant l'aspect ludique de la pièce – elle est dédiée à Régis Campo – et l'idée de « zone » dans laquelle se déplace le son et où prolifèrent les idées. La musique est éruptive et rageuse, l'écriture instrumentale énergétique et turbulente, aimantée par de fortes polarités (motifs circulaires et répétitifs des deux instruments) où se concentre l'énergie avant de propulser le geste instrumental dans l'espace. Piano et violon sont tout à la fois complémentaires et virtuoses, dessinant leurs trajectoires dans un mouvement d'aller et retour vertigineux. C'est ce que nous communiquent les deux musiciens dont l'engagement total et la maîtrise du geste forcent l'admiration. On les retrouve avec le même bonheur dans la Rhapsodie pour violon et piano n° 1 de Béla Bartók, une pièce étonnamment proche de Scherzone, à travers l'obstination du geste et le grain charnu des textures. D'une rhapsodie à l'autre, celle de Franz Liszt (Rhapsodie Hongroise n°10) est entendue sous les doigts de dont le geste libre, le lyrisme généreux et la sonorité qu'il va chercher au fond de la touche confèrent à la pièce tout son panache. Il vient lui aussi de graver son premier CD.

Ils ont su nous convaincre voire nous impressionner. Les sept artistes reviennent sur scène au terme de ce premier concert d'un festival qui se déroule sur deux jours, entre musique et nature, dans le contexte luxueux de Bagatelle et la subtile odeur des roses de ses jardins.

Crédits photographiques : © Fondation Banque Populaire

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