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Tânia Carvalho transfigure le Ballet de Marseille

La saison France-Portugal 2022 se poursuit avec un programme conçu par pour le CCN , dirigé par le collectif (LA)HORDE. Deux pièces de groupe et un solo émouvant pour découvrir les multiples facettes de la chorégraphe portugaise.

Avec une esthétique baroque et décadente, mais une technique néoclassique, la première pièce de ce programme, Xylographie, se décline en trois couleurs : le noir, le rouge et la terre. Les costumes prolongent cette évocation début de siècle avec des tenues qui ressemblent à celle des écuyères de cirque. Les groupes et les lignes formées par la chorégraphe sont très inventifs.

Créé en 2016 pour le Ballet de l'Opéra de Lyon et repris ici par le , cette chorégraphie s'inspire de la xylographie, technique d'impression très ancienne, qui permet la reproduction à l'identique d'un motif. La transposant à la danse, compose avec les danseurs des tableaux vivants, entrecroisant des lignes qui se modifient sans cesse, alternant entre duplicata de figures et unisson à géométrie variable.

Après un précipité, se met en scène dans le solo As if I could stay there forever. Elle campe une femme entre deux âges, dans une robe noire à bretelles, d'abord juchée sur des talons hauts, puis pieds nus. Intimes et émouvants, ses pieds semblent être des reflets de son âme inquiète et torturée. Fragile et humaine, seule au milieu du plateau, la danseuse est en équilibre précaire sous deux projecteurs dorés, se livrant à notre regard.

La troisième pièce présentée dans ce programme a été conçue par Tânia Carvalho pour le , dans le cadre du programme de groupe présenté en juillet 2021 au Théâtre du Châtelet. One of four periods in time (ellipsis) est d'une grande inventivité et d'une maîtrise formelle qui repose principalement sur l'écriture de la danse. Dans une première partie, les danseurs sont revêtus de chasubles en mousseline blanche, accentuant par leurs gestes, leurs grimaces et leurs attitudes corporelles mécaniques l'analogie avec le mime ou la comedia dell'arte. Débarrassés dans une seconde partie de cette touche de légèreté, en maillots noir asymétriques et chaussettes rouges, danseurs et danseuses redeviennent des figures indifférenciées, dont les corps se combinent en mouvements plus ou moins intenses, plus ou moins étirés, s'additionnant en couches successives pour former, là encore, des tableaux vibrants et électrisants.

Crédits photographiques : © Thierry Hauswald

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