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Le rituel fusion de Dada Masilo dans Le Sacrifice à Avignon

, chorégraphe installée en Afrique du Sud, revisite au Festival d'Avignon le Sacre du Printemps dans Le Sacrifice en explorant la culture et la danse du Botswana. A voir du 7 au 10 décembre à La Villette à Paris.

C'est elle qui mène la danse. Véritable boule d'énergie, , crâne rasé et sourire ravageur, emmène sa compagnie dans une relecture ritualisée du Sacre du Printemps de Nijinsky et Stravinsky. La chorégraphe est coutumière des adaptations de titres fondateurs de la danse, du Lac des Cygnes à Giselle. Sous le titre de Le Sacrifice, l'interprétation est ici très très libre, nous emmenant dans une langue que l'on comprend pas et qui n'est pas sous-titrée. Simples spectateurs du sacrifice, nous restons au bord du mystère et de la signification du rite.

Les danseurs, vêtus de costume fluides et souples au dégradé subtil de mauve et de violet sont d'une très grande souplesse. Il bougent au rythme des percussions et du clavier dans des unissons très inspirés ou des parties féminines et masculines montrant leur très bon niveau. Lorsque le sacrifice arrive, c'est désignée par un lys qui joue la sacrifiée, le sacrificateur étant incarné par un somptueux danseur. Tous deux sont torses nus et en pantalon blanc fluide.

Dada Masilio travaille pour la première fois avec quatre musiciens sur le plateau, une magnifique chanteuse et trois instrumentistes qui donnent aussi de la voix. Le dialogue et l'écoute entre Dada et les musiciens sont exceptionnels, mais la musique est plus proche du piano-bar que d'une composition contemporaine digne du Festival d'Avignon. Laissée en roue libre, la musique prend le pas sur la chorégraphie. Dans cette séquence, il s'agit davantage d'un accompagnement musical improvisé au fil du mouvement de la chorégraphe et de son partenaire. Très narrative, la musique semble en décalage avec la puissance des images chorégraphiques générées par le duo. Seule la voix de la cantatrice possède la dimension tragique qui convient à l'argument, et en devient une forme maternante qu'il aurait peut-être fallu creuser.

Crédits photographiques : © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

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