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Renaud Capuçon et Jorge González Buajasán à la Roque d’Anthéron

Honneur à Mendelssohn pour la clôture du festival 2022 à la Roque d'Anthéron. Avec , Jorge González Buajasán et l', le festival s'achève dans la virtuosité et la splendeur sonore.

On peut s'étonner que la part dévolue au piano soit relativement secondaire dans la soirée conclusive d'un si prestigieux festival de piano. En effet, le roi des instruments de musique n'intervient qu'en première partie, et encore, en partageant la vedette avec le violon. Mais le résultat est tellement beau que personne ne se plaindra. En première partie, donc, le Concerto pour piano, violon et cordes de Mendelssohn met en dialogue Jorge González Buajasán et . Pas de rivalité entre les deux solistes, mais une exacte synchronicité de technique et d'intention. La brillance, qui est superlative pour l'un comme pour l'autre, ne sert qu'à exprimer la poésie. Le son du Guarmerius de Capuçon et celui du Bechstein – grand ouvert – de Buajasán fusionnent dans une magnificence de timbres et d'harmoniques. Les cordes de l' sont elles aussi d'une grande beauté, et leur cohésion est maximum. Sous la direction ample, souple et énergique de , elles développent une joie et une grâce mozartiennes qui touchent au grandiose dans le dernier mouvement.

Il est permis de penser que si on a toujours eu à la Roque d'Anthéron que des pianistes d'exception, il n'en a pas toujours été de même des orchestres qui les accompagnaient. Ce soir, c'est un peu une revanche… Réuni au complet pour la Symphonie« Écossaise » et sans accompagner de piano, l', décidément en grande forme, renouvelle la réussite de la première partie de soirée. Renaud Capuçon le dirige avec précision, dans des dynamiques bien mesurées et dans un lyrisme lumineux. Qu'il fait beau dans ces Highlands ! Même les brouillards et les orages y semblent baignés de soleil. On entend peu de nostalgie dans l'adagio, mais plutôt une méditation sereine, et le dernier mouvement héroïque s'achève dans la jubilation. Le public, dans un amphithéâtre presque comble, exprime son enthousiasme et sa gratitude pour une excellente soirée, où le piano fût moins roi que prince consort, mais une soirée pleine et de bonheur et de majesté.

Crédit photographique : © Valentine Chauvin/Festival International de Piano La Roque d'Anthéron

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