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Gregory Maqoma à Lyon : The Valley of human sound

Pour son nouveau spectacle dédié au jeune public, le chorégraphe-phare d'Afrique du Sud, , explore les vallées du son et des gestes empruntés au vocabulaire de la sorcellerie ou de la manipulation, du clubbing ou même du running.

Tout s'enchaîne à une vitesse vertigineuse autour d'une boîte magique recueillant secrets et délires. En guidant quatre danseuses de l'Opéra de Lyon, en costumes (tombant ou pas la veste, cela dépend de moments clés du spectacle) et la belle chanteuse Folk d'Afrique du Sud Angela Flahaut, qui signe aussi les textes du spectacle. Le chorégraphe entraîne le spectateur dans des dédales oniriques, très jouissifs. La musique est soutenue, limite électro, les pauses plus douces pimentées de dysfonctionnements dans les jetés de bras, de jambes, de tête ; et les gestes qui s'échappent d'une emprise ou se retrouvent dans la boîte, qui est conçue au cœur de la scène comme un personnage à part entière. Le cube devient scène dans la scène, mettant en abyme craintes et joies, recueillant les danseuses à quatre ou l'une après l'autre pour s'y défouler ou ressourcer. La boîte se fait roulotte à l'arrêt, où pendent des frusques, boîte de nuit, salle de sport, ou encore miroir de nos peurs, de nos errances, fêtes et joies.

parvient à raconter l'oppression féminine, les angoisses du servage, la peur de ne pas être à la hauteur, mais aussi les sautes d'humeur, les respirations, les espoirs, avec subtilité et humour ; le public, des plus jeunes aux plus âgés, a des fous rires contagieux. Tout est à la fois subtil, gracieux et dynamique comme un feu d'artifice nuancé, tout en ressort et surprise, qui donnerait à penser. Les danseuses de l'Opéra de Lyon sont magiques comme souvent et rehaussées encore par leur jeu d'harmonie et réponses avec la chanteuse folk, qui danse aussi d'ailleurs et est la seule des cinq femmes à porter une robe, rouge. En costume, les quatre autres femmes assument modernité, puissance, mais aussi fragilités et doute. Le chorégraphe propose dans cette « vallée de son humain » de mettre au diapason des femmes en les encourageant à s'entraider face à l'adversité, c'est une belle ode à la vie et à la résistance, un doux hommage à la danse et à la musique qui sauvent, au mouvement qui recompose, aide à se reconstruire au cœur des aléas de la vie. Que l'on se demande où est la beauté, ou que l'on fuie un orage, c'est toujours la cloche de nos réactions humaines qui résonne : sommes-nous prêts à affronter l'adversité ?

Crédits photographiques : © Agathe Poupeney

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