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L’auberge espagnole de José Montalvo

Gloria, le nouveau spectacle patchwork de cultive la joie de danser, même pour ceux qui en seraient empêchés. Généreux, mais répétitif.

Trop vieux, trop maigre, trop petit, trop rond, trop typé, les danseurs de auraient pu ne jamais être devant nous. C'est l'envie de danser du début qui est le moteur de leur énergie aujourd'hui, racontent-ils les uns après les autres en défilant devant un micro. Un moteur alimenté par dans Gloria, son dernier opus conçu pendant et malgré la pandémie. Maintes fois annulé, reporté, empêché, avec ses répétitions et ses tournages tronqués, il a fallu une foi de charbonnier pour faire advenir malgré tout ce projet. « Tout est foutu, soyons joyeux » semble dès lors être la devise du chorégraphe dans ce spectacle fourre-tout, patchwork, mosaïque de diversité physique, géographique et chorégraphique.

Flamenco, danse afro, hip-hop, José Montalvo cultive aussi le vivre ensemble comme il respire. Comme dans la publicité McDonald's, il propose aux danseurs de venir comme ils sont et de chanter les louanges des « united colors of » Montalvo, en les formatant dans un vocabulaire chorégraphique très contraint. L'équipe renforcée de danseurs flamenco mise à part, on a le sentiment de ne voir qu'un seul type de danse, dans laquelle les singularités sont progressivement gommées.

Si certaines séquences sont impeccables, d'autres sont beaucoup plus contestables. Après une ode aux seins nus assez douteuse, on passe tout à trac à une évocation des animaux, prétexte à une vidéo très « Arche de Noé » pour un duo de style classique, qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Suis une séquence nombriliste sur la chanson méconnue (et qui aurait dû le rester) « Je suis le nombril du monde », que le public est invité à reprendre en chœur lors des saluts.

Finalement, José Montalvo fait toujours le même type de spectacle composite et ne se renouvelle pas, ni sur le plan chorégraphique, ni sur celui de la mise en scène. C'est dommage, en disposant d'un si grand nombre de danseurs (16) et d'un budget de production confortable, de ne pas en faire grand-chose, de manquer d'exigence et de dépassement, dans un propos qui reste certes généreux, mais simpliste et parfois répétitif.
Heureusement, pour les jeunes et le public qui voient ses spectacles pour la première fois, la magie opère encore.

Crédits photographiques : © Patrick Berger

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