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Le Trio Talweg livre une superbe intégrale des trios de Schumann

Dans le cadre des concerts de La Belle Saison, le interprète aux Bouffes du Nord les trois trios de Schumann, avec ce caractère sombre et insondable qui leur est propre.


Par un cours discours, le créateur du et seul membre encore présent de la formation initiale, , énonce la puissance des trois trios de Schumann, composés entre 1847 et 1851, l'exposé se voit immédiatement transcrit en musique par les trois musiciens, le violon de Surel accompagné du piano de et du violoncelle d'Éric-Maria Couturier.

Le Trio n° 2, opus 80, favori de Clara Schumann, introduit le concert avec un premier des quatre mouvements très animé (Sehr lebhaft) qui ne masque pas un jeu déjà très concentré et relativement sombre, de la part des interprètes. Habitués à jouer ensemble depuis maintenant huit ans, bien qu'ils aient aussi tous trois une carrière de soliste ou jouant dans d'autres formations à côté, les musiciens se regardent à peine. Le pianiste est rivé sur sa partition, toujours parfaitement en rythme avec le violoniste, tandis que seul le violoncelliste jette régulièrement un œil à ses collègues. Le second mouvement Mit innigem ausdruck respecte l'expression intime demandée, dans les premiers accords du piano comme dans le vibrato parfaitement mesuré du violon et du violoncelle, également accordés aux deux mouvements suivants.

Plus tourmenté, le Trio n° 1 en ré mineur, opus 63, trouve ensuite la même pureté d'exposition, tant dans le remarquable passage du piano dans l'aigu en milieu de 1er mouvement, finement accompagné par les cordes, que dans le 3ème mouvement avec son superbe duo entre le violon et le violoncelle.

Passé l'entracte, le plus perturbé Trio n° 3 en sol mineur, opus 110, ouvrage d'un compositeur déjà malade conclut le programme. Lui aussi en quatre mouvements, il démontre la même cohésion entre les trois artistes, avec là encore des phrases très bien prononcées par chacun d'entre eux, jusqu'à un final Kräftig, mit humor dont le caractère assombri prend le pas sur le coté humoristique demandé, assez difficile à trouver, sauf à suraccentuer les ruptures. En bis, la très adaptée n° 3 des Fantaisiestücke opus 88 du même Schumann clôture admirablement cette remarquable soirée.

Crédit photographique : © ResMusica

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