L'écoute ou la réécoute de ce florilège du catalogue de César Franck rend compte combien le maître belge a durablement influencé le monde musical occidental qui lui succéda.
Il nous suffira de rappeler quelques étapes de sa vie en commençant par sa formation au conservatoire de Paris (1832), son poste d'organiste à l'église Sainte-Clotilde de la capitale française, l'admiration de ses nombreux élèves et bien sûr par l'élaboration d'un catalogue inspirant, admiré et respecté par d'innombrables musiciens et mélomanes.
Calliope a opté pour la mise sur le marché d'une sélection d'enregistrements souvent anciens mais toujours hautement représentatifs au plan interprétatif de l'art du compositeur belge. Cette initiative rappellera d'anciens et agréables souvenirs à beaucoup et initiera les nouveaux venus au monde sonore fascinant de César Franck.
Si la justement fameuse Symphonie en ré mineur, vaillamment défendue par l'Orchestre national Bordeaux-Aquitaine placé sous la baguette de Roberto Benzi, ne figure pas au panthéon d'une concurrence intense, elle ne démérite nullement et saura ravir sans aucun doute les auditeurs débarrassés de préjugés. Et ce en dépit d'une sonorité quelque peu abrupte parfois, non vraiment dommageable à ce chef-d'œuvre symphonique.
Le profond Quatuor à cordes en ré majeur interprété par l'excellent Quatuor Joachim semble mériter une place de choix par son authenticité et sa sonorité parmi les nombreuses formations qui s'y sont confrontées.
On signalera la belle interprétation de la Sonate pour violon sous les doigts de Solenne Païdassi et Laurent Wagschal. L'esprit du compositeur y respire merveilleusement, tout comme s'avère précieuse la version de cette œuvre pour violoncelle et piano due à Xenia Jankovic et Jacqueline Bourgès-Maunoury.
Le piano d'Annie d'Arco, élève de l'immense Marguerite Long, malgré l'ancienneté des gravures, revient opportunément (FWV 21 et 23) avec son jeu intègre et clair, tout comme les mélodies chantées par le baryton Bruno Laplante, accompagné par Janine Lachance, justifient amplement leur sélection sur ce coffret.
Notons pour finir la présence du célèbre Panis Angelicus dans une version prégnante pour trompette (Benoit d'Hau) et orgue (Vincent Rigot).
On pourra regretter l'absence de toute œuvre majeure pour orgue.
Au total, un coffret anniversaire bienvenu pour fêter le bicentenaire de la naissance de César Franck très recommandable à l'approche des fêtes de fin d'année.