Ce « Tribute to Pauline Viardot » magnifie la rencontre entre l'une des cantatrices les plus importantes du XIXᵉ siècle et une chanteuse plus que prometteuse de notre XXIᵉ.
Pauline Viardot fut l'une des artistes les plus importantes de son époque. Fille de Manuel Garcia, créateur du rôle de Figaro du Barbier de Séville, un temps éclipsée par sa sœur Maria Malibran qui fut la coqueluche de son temps jusqu'à sa mort prématurée, nombreux furent les compositeurs qui écrivirent pour sa voix généreuse : Meyerbeer, Gounod, Berlioz… mais elle fut également compositrice, pianiste et professeure de chant. Alors qu'elle était mariée à Louis Viardot de vingt ans son aîné, sa liaison passionnée avec Tourgueniev, qui abandonna sa carrière de critique et directeur du Théâtre des Italiens pour se consacrer à sa carrière, reste encore une légende.
Moins virtuose que sa célébrissime sœur, on dit que ses grandes forces résidaient dans un ambitus large, alliant les tessitures de contralto, de mezzo et de soprano, une grande intelligence et des dons dramatiques hors norme. Marina Viotti allait-elle réussir le challenge de ressusciter cette voix mythique ? Assurément oui. Le timbre est rond, chaud, la virtuosité ébouriffante, la variété des sentiments raffinée, le goût parfait dans les variations. On entend ainsi (entre autres) une exaltante cavatine de Semiramide, un pathétique air de Didon, un brillant air de Rosine (rendu à sa juste tessiture) un Roméo passionné… mais assurément, il faudrait citer chacun des dix airs ! Faire la sélection, justement, de ces dix airs, parmi tous ceux qu'a créé ou interprété Pauline Viardot, n'a pas dû être chose facile. Mais le choix s'est opéré avec goût, et très probablement en fonction des désirs et des possibilités de notre diva moderne.
Elle reçoit un soutien d'élite, avec les Talens Lyriques sous la baguette de Christophe Rousset, qui nous offre en outre une des plus enivrantes ouvertures de Semiramide jamais entendue, ainsi que celle de La Favorite.
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