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Adam Laloum et le Quatuor Tchalik réunis dans Dvořák

Le partage la scène du Théâtre des Champs-Élysées avec le pianiste , pour un concert en matinée où résonnent les mélodies vibrantes du Quintette n°2 de Dvořák et la délicate poésie des Moments musicaux de Schubert.

C'est un Schubert intimiste qui ouvre le concert sous les doigts d'. Ces Moments musicaux, six pièces de Schubert rassemblées sous ce titre par leur premier éditeur en 1828, sont remarquables par leur fraîcheur et leur simplicité de construction et de mélodie. Le pianiste les aborde avec une économie de moyens, qu'il s'agisse des nuances ou des tempi, non pas dramatique, comme on a pu l'entendre par ailleurs, mais recueilli, tendre, parfois doucement douloureux. Si l'on entend l'écho d'un chant tyrolien dans le premier Moment, il est chanté sur le ton de la confidence. Dans le deuxième Moment, ce jeu introverti invite à la douce rêverie et à la mélancolie, tandis que le court et bien connu troisième Moment est joué sans affectation ni, comme souvent, précipitation. Le pianiste donne une grâce et une profondeur aux doubles croches du quatrième avant le thème dansant, lumineux, mais d'une lumière toujours tamisée. Après le plus énergique et vertical cinquième mouvement, l'œuvre se clôt par le dernier Moment, ici tout particulièrement recueilli, mais que la lenteur du tempo tend à beaucoup étirer.

Un des sommets du répertoire pour quintette avec piano, le Quintette n°2 op. 81 de Dvořák amène au concert un souffle nouveau avec ses mélodies lyriques, chaleureuses et mémorables. Il comprend également une des plus belles réappropriation de la « dumka » (chanson ukrainienne) par Dvořák, avec ses sections vives alternant avec la mélodie mélancolique murmurée au piano. Le , entendu à la Biennale 2022 de la Philharmonie dans Dvořák, et en donnent une interprétation à la fois équilibrée et sincère, qui tient en haleine jusqu'au dernier mouvement brillant. Les pupitres de cordes portent tour à tour les mélodies avec un beau lyrisme : ainsi le premier thème de l'Allegro énoncé avec expressivité par le violoncelle sur le rythme balancé et délicat du piano, avant d'être démenti par l'entrée (plus lyrique que vigoureuse) du violon ; ainsi le thème à l'alto qui débute la dumka. Pourtant, il ressort surtout une impression de cohérence globale et le pianiste, convaincant en chambriste, s'intègre particulièrement au quatuor et semble le point d'ancrage de l'ensemble, son socle. Le concert se termine dans le climat recueilli par lequel il s'est ouvert avec pour bis, le second mouvement du Quintette de Brahms, compositeur cher à Adam Laloum.

Crédits photographiques : Adam Laloum © Harald Hoffmann

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