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aSH d’Aurélien Bory et Shantala Shivalingappa au Théâtre de la Ville : une danse balayée

Shantala Shivalingappa incarne dans aSH le Kuchipudi, danse ancestrale revisitée ici à l'aune de la danse contemporaine. Pour accompagner ce solo mystique et géométrique, Aurélien Bory a imaginé une scénographie tout autant spectaculaire qu'écrasante.

est la force brute de ce solo. Percussionniste, il occupe une large table à jardin sur laquelle sont disposés des instruments avec lesquels il va jouer doucement ou frénétiquement, soutenant d'une fiévreuse énergie la danse le plus souvent reposée de . Sur scène, l'interprète joue avec un immense cyclo de solide papier kraft, tour à tour fouetté, déplié, frotté, tapé, gonflé. S'affichant sur toute la hauteur et toute la largeur de la scène, il permet des effets scéniques époustouflants et poétiques.

La danse y perd en intensité. La maitrise technique de la danseuse au parcours impressionnant – elle a travaillé avec Maurice Béjart, Peter Brook, Bartabas ou Pina Bausch notamment – est sans appel. Elle trace, entre autres, un mandala dans une poussière blanche de la pointe de ses pieds avec une précision sans faille et s'emporte aux sons du cyclo dans une transe extatique. Mais la puissance de cette danse est comme comprimée par le dispositif scénique d'.

Ainsi, la performance chorégraphique laisse place à une performance scénographique dialoguant plus avec la hardiesse du percussionniste qu'avec la délicatesse de la danseuse. Tout est beau dans aSH mais manque probablement de symbiose pour atteindre la prétention spirituelle portée par l'enthousiasme gracile de .

Crédits photographiques : © Aglae Bory

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