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Au Palais de Tokyo, une performance rugissante de Benjamin Kahn

Le sous-sol du Palais de Tokyo, où s'achève bientôt l'exposition Exposées, accueille une performance de , BLESS THE SOUND THAT SAVED A WITCH LIKE ME – CRI(S).

Devant un mur d'enceintes, la silhouette de moineau de la performeuse tournoie sur elle-même, répondant à la boucle vocale qu'elle vient d'enregistrer. Regard dans le vague, comme halluciné, la jeune fille prend la pause. La transe se poursuit, les yeux révulsés et le corps comme sous acide, accentuant le contraste entre la juvénilité joyeuse de l'interprète et l'histoire violente qu'elle raconte. Inspiré par un groupe de mères du New Jersey réunies dans un parc pour crier leur désespoir dans le contexte de la pandémie, ce solo est en effet une tentative de se réapproprier les moyens d'expression liés à l'urgence, à travers la lecture de textes en anglais. D'ange, la danseuse se transforme en bête, surgie d'outre-tombe, rugissante et sauvage, faisant trembler le béton du palais de Tokyo. Impressionnante dans ce solo, tourne depuis 2020 le solo HOPE HUNT d'Oona Doherty, et travaille entre autres avec Nach. En tant qu'autrice, elle a entamé un projet d'écriture pluridisciplinaire.

, qui a notamment travaillé avec Maud Le Pladec et Alessandro Sciaronni, nous propose avec BLESS THE SOUND THAT SAVED A WITCH LIKE ME – CRI(S), de partager une expérience sensorielle, sonore et visuelle autour du cri. Ce solo pour et avec la performeuse , qu'il a créé en mars à Marseille, constitue le deuxième volet d'une trilogie démarrée avec sa création 2020, SORRY, BUT I FEEL SLIGHTLY DISIDENTIFIED… avec Cherish Menzo. La création sera ensuite reprise en juin au festival La Maison Danse Uzès, aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, puis au Festival de Marseille.

Crédits photographiques © Bas Czerwinski

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