Harpiste, improvisatrice et compositrice, Hélène Breschand est aussi auteure et graphiste. Elle écrit et dessine, liant les mots, le mouvement et la musique dans La boite de Pandore, un recueil aussi sonore que poétique.
« Fumée, tabac, papier à rouler les mots comme des bulles […] ». La cinquantaine de poèmes-calligrammes (dessins-partitions) qui sortent de « la boîte de Pandore » sont prétexte à jouer et même à danser : « Ce que vous voyez est ce que vous entendez » (Christian Marclay), affiche en exergue Hélène Breschand : « A priori je suis d'abord musicienne (et pas comédienne) mais j'ai besoin d'explorer la danse à travers mon corps, de composer pour mieux comprendre comment je joue et j'ai besoin d'interpréter pour pouvoir composer », nous dit cette artiste polyvalente qui aime croiser les genres, de l'écrit à l'improvisé, du concert à l'installation.
Dans La boite de Pandore, elle nous invite à rêver avec elle, « à se frotter à l'inconnu, à la poésie de l'instant présent ». Aux mots amour, peau, caresse, désir et plaisir, ouvrant toujours plus grand l'espace de la sensualité, répondent sur la feuille de dessin la conque, l'enroulement, la spirale ou encore les tentacules (« L'air de rien »). Des lignes qui se chevauchent (« Les cheveux longs »), ou qui s'enroulent (« Je t'aime tant »), des corps qui se devinent (« Je suis la femme »), des nœuds et des entrelacs (« Le dormeur ») renvoient aussi aux cordes de la harpe, l'instrument qui colle à la peau de l'interprète et semble entrer en vibration sous ses dessins-partitions. « Les règles sont à inventer et à déterminer collectivement à chaque performance », prévient Hélène Breschand, qui laisse à.aux interprète.s le choix de l'instrument, des pages à jouer et de l'ordre à respecter.
Voilà qui donne envie de voir et d'entendre, de lire et de faire sonner, car « de rivage en virage » et d'un poème à l'autre, c'est du son et du mouvement qui se dessinent!