Pour sa 21e édition, le festival Latitudes Contemporaines s'intéresse aux formes hybrides entre musique et danse. Premier round avec Into the open, le concert-spectacle de Voetvolk, la compagnie de la Belge Lisbeth Gruwez au Grand Sud, à Lille.
Un concert de rock ? Un spectacle de danse ? En fait, un peu des deux. Avec Into the open, l'explosive Lisbeth Gruwez, ancienne danseuse de Jan Fabre, propose avec sa compagnie Voetvolk, qu'elle dirige avec le DJ et compositeur Marteen van Cauwenbergue, un hybride explosif pour quatre danseurs et trois musiciens, aux antipodes du précédent spectacle de la compagnie, Piano Works Debussy.
Pour ce nouveau projet également très musical, Voetvolk dynamite la forme du concert de rock traditionnel tout en en reprenant les codes : le public, debout dans la fosse, la décontraction des musiciens lorsqu'ils s'installent et le coup de tampon sur le poignet qui permet au public d'aller et venir jusqu'au bar. C'est ce qui justifie le choix du Grand Sud, lieu de spectacle emblématique du quartier de Lille Sud, partenaire du festival Latitudes Contemporaines, qui anime avec ses propositions toute la métropole lilloise jusqu'au 28 juin.
Mais Into the open est aussi un spectacle de danse, avec ses personnages, sa chorégraphie et son engagement très physique, une caractéristique de la danse belge depuis Wim Vandekeybus. Sauts échevelés, micro saisi à pleine main, équilibres périlleux, glissements contrôlés se télescopent à un rythme d'enfer, réveillant le rocker qui « pogote » en chacun de nous.
Grâce a la générosité des danseurs et des musiciens, qui ne sont jamais avares de leur énergie, le rapport entre la scène et la fosse est intense. Malgré son désordre tout feu tout flamme apparent, Into the open affiche tout de même une dramaturgie et une narration, de l'arrivée sur scène au bouquet final. Un moment joyeux qui s'achève avec l'invitation faite au public de monter sur scène pour un dernier tour de piste.