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Philippe Katerine en symphonique avec l’Orchestre du Capitole

« La rencontre des musiques » est le fil rouge du qui voit naître en 2023 sa deuxième édition. Classique, jazz, pop, blues… Tout se mélange au gré de cette nouvelle programmation mettant à l'affiche aussi bien Roberto Alagna que Philippe Katerine.

Dans la belle salle du Casino Théâtre Barrière, ce soir, c'est la pop minimaliste de Philippe Katerine qui se mêle au maximalisme symphonique de l'Orchestre national du Capitole. L'antinomie de cette proposition musicale laissait imaginer un concert de superposition, plus attirante par ces deux têtes d'affiche que par la démarche musicale, souvent secondaire dans ces concerts pop-symphoniques. Bien mal nous en a pris ! Le travail d'arrangements du contrebassiste de la star sait magnifier les points de rencontre de ces deux univers tout en sublimant l'identité musicale de chacun. La suite du Louxor devient ainsi une succession de bourrée, gavotte ou autre menuet, sans que le chanteur cesse de « couper et remettre le son » déclenchant l'enthousiasme d'un public conquis par le travail particulièrement abouti de chacun pour ce spectacle original.

Le concert est construit avec une continuité qui rappelle l'univers de l'opéra. Les interventions de , en duo avec son compagnon, sur la base d'une musique quasi-perpétuelle, nous embarquent dans une atmosphère douce et onirique. Les arrangements, quant à eux, et l'importance de la poésie déroutante de son auteur servie par une diction maîtrisée et une ligne de déclamation travaillée, évoquent le plus souvent le monde de la mélodie française du XIXe siècle, où le lyrisme et le « moi » ouvrent à tout un monde de poésie ; parfois on baigne également dans l'univers du modernisme classique américain de George Gershwin.

Et même si a choisit des musiques initialement sans batterie, avec une programmation piochant dans les albums Le Film (2016), Confessions (2019) et Créatures (1999), l'Orchestre national du Capitole a sorti tout son panel de percussions, mené par trois percussionnistes dont que nous avions écouté à la dernière édition du Festival Passe ton Bach d'abord. La liberté du musicien-arrangeur est heureuse : celui-ci s'éloignant de la base instrumentale de chaque chanson pour embraser une dramaturgie musicale presque théâtrale, et certainement pas tonitruante malgré la présence des 53 instrumentistes sur le plateau, la harpe ou le piccolo arrivant tout autant à faire leur place que les 18 violonistes dont la soliste .

Donné à l'origine avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France à l'occasion de l'Hyper Weekend Festival, présent de nouveau dans le cadre de la troisième édition bordelaise du Festival Pulsations avec l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine, ce concert-rencontre intéressera, espérons-le, bien d'autres orchestres majeurs pour qu'il croise un maximum d'auditeurs.

Crédits photographiques : © Laurent Dard

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