« Garlic and onions » : tout un programme de danses et d'airs anglais à la sauce baroque.
Cet ensemble allemand de musique anciennes aux accents volontiers folks emprunte son nom au compositeur John Playford, qui publie en 1651 un célèbre recueil de danses anglaises. Après un disque intitulé « Oranges and lemons » consacré il y a quelques années à ce même répertoire de danses, ils récidivent aujourd'hui avec « Garlic and onions », plaisamment présenté comme un recueil de recettes. Les Playfords mêlent dans cet enregistrement « ballades aigres-douces, danses culinaires et airs savoureux ». Puisant dans le répertoire anglais du XVIIᵉ siècle, ils n'hésitent pas à assaisonner leur mélange avec des folksongs plus contemporains. Ainsi, l'air qui donne son titre à l'album est écrit par Tim Liebert en 2018.
La partition originale de ces danses et de ces timbres ne propose en général que les mélodies : aux interprètes de faire leurs propres arrangements. Une large part est donc laissée à l'improvisation. Les diminutions faites au violon et à la flûte sont ici admirablement réalisées, témoignant de la parfaite connaissance des règles de l'époque qu'ont les cinq musiciens, sur laquelle ils s'appuient pour mieux s'en affranchir. Citons l'improvisation d'Annegret Fischer à la flûte sopranino sur An old man is a bed full of bones. Danses instrumentales et airs chantés se succèdent dans une totale liberté, et la voix du ténor Björn Werner fait preuve d'une grande sensibilité dans ce répertoire. On se rappelle du récent « In the streets of London » enregistré par l'ensemble Prisma qui nous a enchantés dans le même répertoire de John Playford. Ici, on est un peu plus en retenue, et on s'offre même quelques moments de mélancolie, comme dans l'air Mrs Sauvage Whim où dialoguent l'alto et la flûte. Et le programme se termine sur des accents jazzy pour conclure cette fricassée aux petits oignons.