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Concerto pour violon et quatuor de Pettersson par Ulf Wallin

poursuit son exploration des œuvres pour violon d' avec le Concerto pour violon et quatuor de 1949, la partition instrumentale la plus substantielle de Pettersson « avant Pettersson ». 

Avec cet album, le label Bis aura enregistré toutes les œuvres d' au moins une fois, à l'exception du Mouvement symphonique (1973), une pièce orchestrale petterssonienne en diable de 10 minutes, que Christian Lindberg ne devrait pas manquer d'ajouter à son catalogue.

Après avoir signé un enregistrement fort analytique de l'épique Concerto pour violon n° 2 avec Lindberg, complète avec le Concerto pour violon et quatuor qui est donc le premier concerto. Composé en 1949, créé le 10 mars 1951 à Stockholm, ce quatuor créa « une véritable frénésie parmi les critiques » pour sa radicalité, selon les témoignages de l'époque. Pettersson le montra à Honegger en 1951, auprès duquel il prenait des cours. Si Honegger vit dans Pettersson un authentique compositeur, il ne comprit pas que les dissonances et la rugosité rythmique étaient l'expression d'un ressenti intime, et non simplement une recherche expérimentale théorique comme cela était effectivement fréquent dans ces années d'après-guerre.

Alors que les enregistrements de référence étaient logiquement enregistrés par des quatuors établis (le Quatuor Mandelring pour CPO et le Quatuor de Leipzig pour MDG) s'entoure de quatre musiciens ad hoc mais choisis avec soin. Le choix peut paraître curieux, et on ne sait pas s'il s'agit d'un choix délibéré ou d'une difficulté à trouver un quatuor disponible pour se confronter à une partition exigeante. En tout cas l'explication peut venir d'une partition radicale qui après tout ne nécessiterait pas une formation ayant une forte cohésion. Le résultat est probant, plus abrupt et sauvage que le Quatuor de Leipzig avec Yamei Yu, qui avait à cœur d'unifier et de lisser, mais avec une cohérence qui manquait aux Mandelring avec Ulf Hoelscher. Ulf Wallin, fort de son expérience avec Lindberg, est à la manœuvre. Entre les Leipzig/Yu et Ulf Wallin, les amateurs de la musique de quatuor choisiront les premiers, ceux plus proches de l'expression contemporaine iront vers Wallin et ses compagnons.

Les autres pièces composant l'album sont d'un intérêt secondaire. Le programme du disque des Leipzig était plus intéressant en choisissant trois des Sept sonates pour deux violons (1951), mais cette approche anthologique ne pouvait convenir à l'intégralisme du label Bis. Tel quel, ce disque au format SACD est une belle addition à la discographie de Pettersson.

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