La chorégraphe suisse Jasmine Morand est invitée sous la Coupole du Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt avec Mire, et sa déclinaison pour enfants Mirkids.
Imaginez un kaléidoscope géant dont les cristaux sont remplacés par des danseurs et des danseuses aux collants colorés. C'est dans ce dispositif scénique innovant que Jasmine Morand poursuit son exploration des illusions d'optique avec Mirkids, déclinaison pour les enfants de sa pièce Mire.
Par petits groupes, en chaussettes, ils sont sagement conduits à la queue leu leu par les danseurs qui leur montrent comment s'installer sur les tapis et coussins posés au sol. Allongés, la tête tournée vers le ciel, les enfants sont prêts à tutoyer les étoiles. Ils peuvent déjà apercevoir leur reflet dans un miroir, suspendu dans les cintres.
Quand le spectacle commence, c'est émerveillés que les enfants découvrent dans ce même miroir les corps des danseurs disposés en étoile, à l'intérieur du kaléidoscope. « Trop stylé ! », dit une enfant allongée à mes côtés. Les danseurs se lancent dans des figures géométriques, enchâssés dans un cercle qui se contracte et se diffracte au fil des positions adoptés par les interprètes.
Les danseurs d'abord allongés au sol, eux aussi, commencent progressivement à se redresser. D'abord à quatre pattes, puis debout pour des figures organiques, proches du monde végétal ou animal : un mille-pattes, un amas d'insectes, une toile d'araignée ou des microbes dans une boîte de Petri. Avec cette perception totalement inversée des corps, on ne voit que leur dessin en 2D pas leur visage, ni l'épaisseur de leur présence. Cependant, les figures qu'ils composent sont infinies et riches, formant et reformant des tableaux dont on s'efforce tout au long du spectacle de reconnaître la signification. Même si cela n'est pas facile, la magie opère…