Durant de nombreuses années chef de chœur à l'Université Paris-Sorbonne et à Notre-Dame de Paris, Denis Rouger a depuis refait sa vie en Allemagne à Stuttgart, enseignant la direction de chœur depuis 2011 à la Staatliche Hochschule für Musik und Darstellende Kunst Stuttgart et fondant en 2016 un jeune chœur de chambre professionnel, le « figure humaine kammerchor ».
C'est à la tête de ce chœur qu'il propose chez Carus, un nouveau programme (c'est le troisième sur le même principe) de mélodies françaises et de Lieder allemands arrangés par ses soins pour chœur à quatre voix avec accompagnement de piano. Comme dans les deux autres disques, il met en valeur en particulier Gabriel Fauré, dont on célèbre le centenaire de sa disparition, et pour les Lieder, puise dans le corpus de compositrices, ici la talentueuse Fanny Mendelssohn-Hensel. Comme dans les précédents volumes, le plaisir et la surprise de découvrir ce répertoire intime adapté pour un effectif sensiblement plus étoffé, des couleurs vocales inédites, reste intacte. Figure humaine kammerchor convainc par son homogénéité, la qualité de la mise en place et l'expressivité.
Pour le répertoire de la mélodie française, les textes à de rares exceptions près, ne sont pas d'un intérêt premier, il aurait néanmoins été agréable de bénéficier une meilleure prononciation.
Sans atteindre la splendeur et la perfection du SWR Vokalensemble Stuttgart ou du Chor des Bayerischen Rundfunks par exemple dans les arrangements a cappella de Clytus Gottwald, Denis Rouger et son jeune figure humaine kammerchor font œuvre utile dans ce programme à nouveau original et attachant qui s'écoute avec grand plaisir.