Plus de détails
Rennes. Opéra. 7-V-2025. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée, singspiel en 2 actes sur un livret d’Emmanuel Schikaneder. Mise en scène : Mathieu Bauer. Scénographie et costumes : Chantal de La Coste-Messelière. Lumières : William Lambert. Avec : Maximilan Mayer, Tamino ; Elsa Benoit, Pamina ; Damien Pass, Papageno ; Amandine Ammirati, Papagena ; Lila Dufy, Reine de la Nuit ; Nathanaël Tavernier, Sarastro ; Benoit Rameau, Monostatos ; Elodie Hache, Première Dame ; Pauline Sikirdji, Deuxième Dame ; Laura Jarrell, Troisième Dame ; Thomas Coisnon, Orateur & Premier Prêtre : Paco Garcia, Deuxième Prêtre. Solistes de la maîtrise de Bretagne (chef de chœur : Maud Hamon-Loisance). Chœur de chambre Mélisme(s) (chef de chœur : Gildas Pungier). Orchestre national de Bretagne, direction musicale : Nicolas Ellis
La nouvelle production rennaise de la Flûte enchantée placée tout entière sous le signe du comique et de la fantaisie, et installée dans l'univers de la fête foraine, offre une soirée particulièrement réjouissante avec le concours d'une distribution jeune et presque entièrement française.
Pour cette nouvelle Flûte enchantée, coproduite par l'Opéra de Rennes et Angers Nantes Opéra, Mathieu Bauer a délibérément fait le choix du comique, ne s'embarrassant pas de considérations philosophiques. Sarastro fait office de maître de cérémonie et apparaît sur scène avant l'ouverture pour annoncer que le manège Zauberflöte s'est installé dans la ville et présenter les protagonistes. Le dispositif scénique consiste en un plateau circulaire tournant qui abrite un kiosque à boissons et friandises, un train fantôme et deux plateformes. La direction d'acteurs est animée, efficace, et la soirée parsemée de gags visuels qui font le plus souvent mouche auprès d'un public ravi même si, de notre point de vue, le numéro de Papageno au second acte paraît inutilement chargé. On se laisse séduire par cet univers multicolore qui utilise les projections vidéo avec tact, notamment pour la scène des épreuves.
La distribution se révèle homogène et plus que satisfaisante, à commencer par Maximilian Mayer, Tamino scéniquement crédible, à la voix généreuse et parfaitement stylée, un des meilleurs titulaires du rôle entendus récemment, qui nous enchante dans un Dies Bildnis ist bezaubernd schön de belle école. La première Reine de la Nuit de Florie Valiquette était attendue ; souffrante, elle a été remplacée par l'étonnante Lila Dufy. Dans un rôle qui se résume à deux arias virtuoses, elle impressionne par la facilité du suraigu, l'aisance des vocalises, et maîtrise toutes les facettes de O zittre nicht, mein lieber Sohn. Nathanaël Tavernier s'impose dans Sarastro par sa haute stature, la profondeur de ses graves et la qualité de sa ligne de chant. Pour sa première Pamina, Elsa Benoit impose d'entrée une jeune femme déterminée au caractère affirmé ; sa technique et sa musicalité n'appellent que des éloges même si l'aigu sonne un peu métallique ce soir. Damien Pass est plébiscité par le public rennais : pourtant si sa vis comica est incontestable, il ne fait pas montre d'autant de raffinement musical que les autres principaux protagonistes et l'on aurait souhaité plus de légèreté et de souplesse dans ses airs.
Le reste de la distribution est soigné, avec une mention au trio de dames parfaitement accordé et à un orateur très efficace, la qualité de la diction allemande de tous les participants devant aussi être soulignée. Nicolas Ellis, directeur musical de l'Orchestre de Bretagne, fait grande impression pour sa première direction lyrique en Europe. Il opte généralement pour des tempi vifs mais sait faire respirer la partition chaque fois que cela est nécessaire. La mise en place est parfaite, et il peut s'appuyer sur un orchestre et un chœur cette fois encore exemplaires, qui contribuent au succès de ce spectacle parfaitement réjouissant.
Crédits photographiques : © Laurent Guizard
Plus de détails
Rennes. Opéra. 7-V-2025. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée, singspiel en 2 actes sur un livret d’Emmanuel Schikaneder. Mise en scène : Mathieu Bauer. Scénographie et costumes : Chantal de La Coste-Messelière. Lumières : William Lambert. Avec : Maximilan Mayer, Tamino ; Elsa Benoit, Pamina ; Damien Pass, Papageno ; Amandine Ammirati, Papagena ; Lila Dufy, Reine de la Nuit ; Nathanaël Tavernier, Sarastro ; Benoit Rameau, Monostatos ; Elodie Hache, Première Dame ; Pauline Sikirdji, Deuxième Dame ; Laura Jarrell, Troisième Dame ; Thomas Coisnon, Orateur & Premier Prêtre : Paco Garcia, Deuxième Prêtre. Solistes de la maîtrise de Bretagne (chef de chœur : Maud Hamon-Loisance). Chœur de chambre Mélisme(s) (chef de chœur : Gildas Pungier). Orchestre national de Bretagne, direction musicale : Nicolas Ellis