Avec Level Up, le chorégraphe Amala Dianor livre sa dernière pièce sous la nef rénovée du Grand Palais. Une danse joyeuse dont les interprètes, tous issus de disciplines différentes, se mêlent avec élégance, sans renier leurs singularités.
Onze danseurs arrivent, presque sans qu'on s'en rende compte, par le côté de la grande nef du Grand Palais. Comme impressionnés par ce cadre majestueux, ils s'avancent vers le centre de la scène tandis que l'un d'entre eux, Awir Leon, s'installe aux platines. Un danseur investit le devant du plateau sur une musique et une gestuelle évocatrices de la tradition indienne, notamment par ses mudras ou ses gestes des mains et des doigts très caractéristiques. D'une délicatesse infinie, ce premier danseur est rejoint par deux autres interprètes qui, petit à petit, incorporent une grammaire plus urbaine, teintée de rythmes africains se mêlant très harmonieusement avec la gestuelle du départ, pour évoluer vers autre chose.
Au fur et à mesure de la pièce Level up, les différents styles investissent le devant de la scène puis se mélangent les uns aux autres pour former quelque chose de nouveau, inclassable. Des éléments électro, afro, krump, hip-hop new style, break, waacking ou pantsula apparaissent, se côtoient ou s'exposent tour à tour, en solos ou en ensembles très réussis. Le tout est très rythmé, engageant, et les danseurs n'hésitent pas à haranguer le public pour qu'il se lève et applaudisse, l'entraînant avec eux dans un final qui annonce le DJ set XXL où sont invités les spectateurs des deux représentations données l'une après l'autre dans cet écrin hors norme.
Cette fusion hybride est la marque de fabrique d'Amala Dianor, au départ danseur hip-hop remarqué, qui intègre ensuite l'école supérieure du Centre national de danse contemporaine d'Angers. Interprète pendant plus de dix ans, il finit par créer sa compagnie en 2011, après avoir remporté deux prix au concours Reconnaissance, pour sa première création : Crossroad.
Avec Level up, Amala Dianor confirme sa singularité et sa liberté de création, renouvelant chaque fois une écriture élégante et organique qui s'inscrit dans une recherche formelle sur le mouvement, à la croisée des styles. À noter qu'Amala Dianor sera l'invité fil rouge du festival Cadences d'Arcachon en septembre, durant lequel il proposera plusieurs spectacles.