Une enquête conjointe de Médiacités et de La Lettre du Musicien publiée hier jette le trouble sur René Martin, fondateur de La Folle Journée de Nantes, directeur artistique du Festival international de piano de La Roque-d'Anthéron et de biens d'autres festivals.
Les titres des deux volets de cette enquête « au long cours » sont pour le moins directs : « Les fausses notes financières du pape de la Folle Journée de Nantes » et « Un management entre aura, humiliations et hypersexualisation ».
Les journalistes y font notamment état de « porosité » entre dépenses professionnelles et dépenses personnelles au travers de son association, le Centre de réalisations et d'études artistiques (Créa) et d'un système centralisé autour de l'omnipotence du directeur, tout puissant. D'autre part, une ambiance de travail « pesante », tendant à « l'emprise » est décrite par des témoignages d'employés souhaitant garder l'anonymat et faisant état par ailleurs d'une situation embarrassante en raison d'une forte consommation de vidéos pornographiques sur les lieux de travail, peu discrète, de la part du directeur.
Des accusations dont s'explique ou se défend René Martin qui a reçu les journalistes (Thibault Dumas de Médiacités et Pauline Demange-Dilasser de La Lettre du Musicien) dans les bureaux du Créa le 4 septembre pour une interview d'environ 1h30. À la suite de cette interview, les journalistes indiquent avoir adressé le 10 septembre par courriel à René Martin une liste de six questions, demandant des précisions ou des documents. « Il ne répondra pas à vos sollicitations ni commentera les éléments que vous évoquez car, lors de votre entretien de jeudi dernier, il a déjà répondu à toutes vos questions » a répondu son attachée de presse. Cette enquête n'a pourtant sûrement pas fini de faire des vagues.