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William Forsythe toujours éblouissant à la Biennale de Lyon

La Biennale de Lyon accueille à la Maison de la Danse le double programme de la , dédié à l'improvisation, avec la première française de Undertainment de , puis LISA, la création de , nouveau directeur artistique de la compagnie.

Forsythe retrouve avec la la virtuosité qu'il exigeait de ses danseurs du Frankfurt Ballett et la liberté dans l'expérimentation qu'il laissait à ceux de sa propre compagnie. En 2004, le Frankfurt Ballet dirigé par est en effet devenu la Forsythe Company puis, en 2015, elle fut rebaptisée la sous la direction artistique de Jacopo Godani. a pris le relais à l'occasion de la saison 2023-2024.

Dans Undertainment, cette nouvelle pièce d'une virtuose simplicité, chaque danseur dispose de l'espace dont il a besoin pour proposer sa propre écriture dans le cadre instauré par le chorégraphe américain. Ils sont, chacun dans leur style, éblouissants et justes, intenses et pertinents. Une épaule, un bras, un pied qui s'avance et entraîne le mouvement. Fluidité et précision, présence intense et limpidité de la danse.

La partition, faite de respirations, de sifflements, de halètements et d'interjections, parfois battue à quatre temps à la main, est un support tout aussi libre de la chorégraphie, le lien qui relie chaque danseur l'un à l'autre et au groupe – toujours simplement vêtu de maillots colorés et de bas sobres. Une harmonie brute sans être radicale que Forsythe développe avec la force de l'âge et de l'expérience, délivrant le meilleur de chacun des interprètes de la compagnie.

Il est d'autant plus dommage de voir ces danseurs exceptionnels s'abîmer dans LISA, la création brouillonne et confuse de , dont on peine à percevoir le sens. Profusion de mouvements et de paroles, accompagnée au piano sur scène par Gabriele Carcano, qui joue Gabriel Fauré, LISA est une pièce où l'énergie des danseurs tient lieu de propos. Les beaux poèmes d'Osip Mandelstam ainsi déclamés ne permettent pas d'infléchir la situation.

Dans des costumes un peu ridicules (knickers aux genoux et bretelles de grand-père) les danseurs sont priés de laisser sortir leur côté clown. La part laissée à leur improvisation est totale et le cadre insuffisamment défini. Le problème en faisant n'importe quoi est qu'il n'y a plus de structure chorégraphique ni de répartition des danseurs dans l'espace. Tous les danseurs performent ensemble à l'avant-scène, se juchant les uns sur les autres dans des portés parfois périlleux, s'attrapant par les vêtements et se croisant jusqu'à se confronter, alors qu'une partie de l'espace à l'arrière-scène n'est pas exploité, laissé totalement en jachère. Cette situation chaotique perdure pendant toute la pièce, nuisant à sa lisibilité.

Crédits photographiques : © Dominik Mentzos

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