La saison Brésil France touche bientôt à sa fin. Dernière étape avec Nosso Baile d'Henrique Rodovalho, invité à Chaillot – Théâtre national de la danse en collaboration avec la Biennale Internationale de Danse du Ceará.
Créée en 1997, la Biennale Internationale de Danse du Ceará, au Brésil, célèbre en 2025 sa 15ᵉ édition. Parmi ses programmes phares, les parcours de création permettent à un chorégraphe invité, brésilien ou étranger, de collaborer avec des artistes du Ceará, des étudiants en danse et des compagnies locales pour donner naissance à une nouvelle œuvre. En 2025, dans le cadre de la Saison croisée France-Brésil 2025, c'est Nosso Baile qui s'inscrit dans ce cadre. Une explosion de couleurs et de son, c'est ce que promet le chorégraphe brésilien Henrique Rodovalho, qui mène à un train d'enfer sa compagnie de 14 jeunes danseurs danseurs venus de Fortaleza, São Paulo et Salvador, portant la diversité et le talent du Brésil.
Co-fondateur de la Quasar Cia de Dança, Henrique Rodovalho a signé et éclairé 27 créations, collaborant avec des compagnies prestigieuses au Brésil et à l'international. Il développe dans Nosso Baile le concept de batidaõ, un paysage musical brésilien, forgé à partir de style musicaux issus de toutes les régions du Brésil. Il en résulte une bande-son tonitruante, enchaînant les tubes et les standards, sans aucune pause ou inflexion rythmique.
À ce foisonnement rythmique répond une chorégraphie en boucle infinie, alternant unisson et solis, interprétés sans pause, là, aussi, par une équipe de danseurs survitaminés. Venus des danses urbaines, ils pratiquent l'art de la Battle comme ils respirent. Virtuoses chacun dans leur registre : krump, Ballroom, break… Nosso Baile propose une danse libre, joyeuse et contemporaine, où corps et styles se rencontrent, entre singularité et énergie collective.
Cependant, malgré l'énergie et l'engagement indéniable des danseurs, le malaise vient de ce flot ininterrompu de mouvements, dans une pure démonstration physique. Pas de concept, pas de dramaturgie, et presque pas de chorégraphie, on a le sentiment d'assister à la démonstration d'une école de danse, plus qu'à un spectacle qui donne du sens et de l'émotion aux enchaînements de mouvements. Dommage !