La violoniste allemande Lea Birringer défend avec éclat deux concertos majeurs du XXe siècle. Celui en ré mineur du Finlandais Jean Sibelius devenu un incontournable depuis sa création en octobre 1905 (version définitive) et celui raffiné mais plus ardu (n°2) du Polonais Karol Szymanowski datant de 1933.
L'œuvre de Sibelius a maintes fois bénéficié d'enregistrements de haute qualité, ses thèmes et ses colorations orchestrales sont devenus familiers pour de nombreux mélomanes. La soliste qui fut élève de Pavel Vernikov à Lausanne a enregistré plusieurs CD salués par la critique et ici-même, reçu de nombreuses récompenses et s'est distinguée lors de plusieurs concours internationaux (Concours international Johannes Brahms 2008 et Rodolfo Lipizer Prize ex aequo, 2004). Dans le Concerto pour violon et orchestre en ré mineur, son jeu vigoureux est remarquable dans l'Allegro moderato initial et l'Allegro di molto suivant emporte l'auditeur dans son élan. Dans le troisième et dernier mouvement, Allegro, ma non tanto, elle fait montre d'un dynamisme communicatif. L'orchestre manque souvent de ductilité et de nuance, on peut regretter son fréquent manque de souplesse. Toutefois l'ensemble de l'interprétation permet de considérer cet enregistrement comme correct au sein d'un choix discographique pléthorique.
Le Deuxième Concerto pour violon de Szymanowski, postérieur à celui de Sibelius, porte encore les influences folkloriques polonaises et fait la part belle à la modalité. Il nous apparaît riche d'une luxuriance romantique aux couleurs brillantes ; le rendu est ici amplifié par la vitalité, la virtuosité et parfois la fougue du jeu de Lea Birringer.
Cette gravure propose en outre une Berceuse en sol majeur, une courte et tendre pièce composée par Armas Järnefelt, chef d'orchestre renommé et beau-frère de Sibelius.
Lea Birringer apporte dans ces partitions dissemblables toute l'étendue de sa virtuosité et de son énergie communicative. Les atouts indéniables de la violoniste contrastent hélas avec une certaine lourdeur de la Staatsorchester Rheinische Philharmonie de Coblence dirigée par le chef Benjamin Shwartz.