Composé dans la perspective de la réouverture de Notre-Dame, le Magnificat d'Yves Castagnet a été créé mondialement ce mardi 30 septembre dans la nef de la cathédrale parisienne par la Maîtrise de Notre-Dame accompagnée à l'orgue par le compositeur lui-même.
Le programme de ce concert avait fait l'objet d'un enregistrement préalable en la basilique Sainte-Clotilde de Paris dans l'attente de pouvoir être présenté au public à Notre-Dame. Trois psaumes Psaume 26 (« Le Seigneur est ma lumière et mon salut » ; Psaume 18 « Les cieux chantent la gloire de Dieu » ; Psaume 115 » Je crois, et je parlerai ») composés par Yves Castanet ouvrent ce concert. L'écriture est dans la continuité du style liturgique, privilégiant la compréhension du texte. Les psaumes sont confiés au jeune ensemble et au chœur d'adultes de la Maîtrise avec un très beau pupitre féminin dans l'aérien Psaume 18 « Les cieux chantent la gloire de Dieu ».
L'arrivée des plus jeunes maîtrisiens du chœur d'enfants, dont c'est pour certains l'un des tout premiers concerts, est aussi émouvante qu'attendrissante. Leurs sourires jusqu'aux oreilles, leur joie de chanter, leur déjà grand professionnalisme sur scène et leurs voix cristallines enchantent le public. Les petits chanteurs se joignent aux deux autres formations de la maîtrise et à l'orgue d'Yves Castagnet pour la création mondiale du Magnificat de ce dernier, sous la direction d'Henri Chalet. L'œuvre est parfaitement adaptée à l'acoustique, à la grandeur et à la magnificence de Notre-Dame. Maîtrisant tous les secrets de l'orgue de la cathédrale, Yves Castagnet explore les différents registres de l'instrument sans que ce dernier ne prenne le dessus sur le chœur. A part quelques passages, il se fait même discret, se fondant avec les voix. Cependant, le plus beau passage de l'œuvre est assurément le chœur bouche fermée a cappella introduisant le Quia respexit, avant l'entrée de la voix expressive de soprano de Rebecca Moeller. Les autres solistes sont plus inégaux malgré des qualités vocales certaines.
Ce concert et ce Magnificat se situent sous le double sceau de la continuité et la transmission : transmission des maîtrisiens les plus âgés vers les plus jeunes et continuité de leur apprentissage vocal, continuité et transmission également du style liturgique avec des œuvres qui s'inscrivent pleinement dans le XXIe siècle mais aussi dans la très riche histoire musicale de Notre-Dame qui a vu se développer dès le Moyen Âge le chant polyphonique et les maîtrises.