Pour son 31e opus, le label Bastille offre au Trio Catch (piano, violoncelle et clarinette) la possibilité d'enregistrer en première mondiale les œuvres de compositeurs et compositrices de la génération née entre 1974 et 1991.
Les disques Bastille Musique se dévoilent toujours lentement dans leur écrin de carton. Acccompagnés d'un livret riche, de cartes photographiques et d'une pochette CD, soigneusement emballés dans du papier de soie, ils font de l'écoute d'un disque un rituel que l'on avait le plus souvent oublié.
Les sept compositeurs et compositrices réunis dans ce disque (Mikel Urquiza, né en 1988 ; Daniela Terranova, née en 1977 ; Jakub Rataj, né en 1984 ; Milica Djordjević, née en 1984 ; Matthias Kranebitter, né en 1980 ; Sarra Glojnarić, née en 1991 et Luxa Mart*in Schüttler, née en 1974) partagent une esthétique résolument contemporaine et le goût des paysages sonores.
IOI – Interledium. Origin's Ichor de Jakub Rataj s'inscrit dans un héritage post-sériel tandis que certaines pièces ne rejettent pas le geste mélodique, ni même un certain figuralisme comme dans « Degel« , cinquième Pièce de neige de Mikel Urquiza ou Wirl & Pendulum de Matthias Kranebitter. Les timbres se mêlent et s'entremêlent de telle sorte que certaines œuvres purement acoustiques semblent être écrites pour électronique. Ainsi, le très poétique Flowers endlessly open composé en 2020 par Daniela Terranova offre de très longues plages sonores à l'atmosphère contemplative, de même que la pièce de Milica Djordjević. Seule Sara Glojnarić fait discrètement appel à l'électronique dans Sugarcoating #2 tandis que Luxa Mart*in Schüttler introduit un petit haut-parleur dans son très calme Low poly rose à la fin surprenante et pleine d'humour.
L'ensemble du disque est d'une grande cohérence, les œuvres se parlant et se répondant entre elles, tout en ayant chacune leur propre style. Déjà récompensés en 2019 d'une Clef d'or ResMusica pour le même label (sous le numéro n°9), les musiciens du Trio Catch (Boglárka Pecze et Martin Adámek à la clarinette, Eva Boesch au violoncelle et Sun-Young Nam, piano) s'emparent des partitions, de leurs subtilités et de leurs difficultés avec une aisance et une virtuosité remarquables.
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