Marion Levy recrée au Carreau du Temple une pièce imaginée à la sortie du COVID. Avec Roméo, accessible à partir de 13 ans, elle embrasse les tourments de l'adolescence avec générosité et malice.
Roméo et Juliette revisité à l'heure des réseaux sociaux entre SMS enflammés et selfies amoureux ! Le drame de Shakespeare entre deux très jeunes gens prend une résonance toute particulière dans Roméo, qui forme un pendant masculin et une sorte de suite au solo Et Juliette, chorégraphié et dansé par Marion Lévy pour un plus jeune public. Un diptyque est d'ailleurs à l'étude.
C'est un tout jeune homme, 21 ans à peine, qui incarne pour la première fois ce Roméo, préadolescent boudeur enseveli sous une masse de vêtements non rangés ou s'étirant dans les multiples positions de la fin du sommeil. Il faut dire que Marion Lévy sait y faire à décrire les mots de l'enfance, les selfies faits à bout de bras et les grimaces devant l'écran de ses nuits blanches.
Danseur de break, Maxime Calicharane reprend ce rôle créé en 2022 par Jona Dô Huin. Il est frais et drôle dans l'incarnation de cet ado qui découvre, effaré, les premières conséquences de la puberté sur son corps qui change ou qui danse frénétiquement sur TikTok, en essayant des dizaines de filtres.
Dans un décor de caisses blanches dont certaines sont lumineuses, ce sont les tourments de l'adolescence qui sont éclairés par le texte et la dramaturgie subtile de Mariette Navarro, la musique de Léo Nivot sur scène à la guitare et au chant et la danse instinctive et tonique de Marion Lévy. Un spectacle à conseiller aux ados et aux grands qui aiment aussi les histoires d'amour.