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Le bois de Pernambouc ne sera pas interdit

Les musiciens et les luthiers se réjouissent, les écologistes moins. Le commerce du bois de pernambouc ne sera finalement pas interdit. Lors de la 20e Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui se tient depuis le 24 novembre jusqu’à aujourd’hui en Ouzbékistan, le souhait du Brésil était d’inscrire cet arbre menacé à l’Annexe I de la CITES et d’en interdire tout commerce et transport. Ce bois a commencé à être utilisé pour la fabrication d’archets vers 1750, l’inquiétude était donc grande chez les archetiers, qui faute d’alternative actuelle, voyaient leur métier menacé, privés de leur matière première, tandis que la circulation d’archets en pernambouc aurait été soumise à des permis spéciaux compliqués à établir, menaçant les tournées, s’inquiétaient quant à eux les musiciens.

Le pernambouc, arbre endémique du Brésil et arbre national depuis 1978, a été inscrit en 1992 sur la liste officielle des espèces végétales menacées du pays. En 2007, le Brésil a obtenu son inscription en Annexe II de la CITES, avec une exemption pour les produits finis comme les archets. En proposant d’inscrire le pernambouc en Annexe I de la CITES, le Brésil soulignait que « plus de 90 % du bois de Pernambouc coupé est mis au rebut au cours du processus de production, car jugé impropre à la fabrication d’archets professionnels en raison de normes de qualité strictes ». De plus ce bois fait l’objet d’un important trafic illégal, accentuant la pression sur cet arbre qui ne pousse que dans la forêt atlantique brésilienne et menaçant indéniablement l’espèce au sein d’un écosystème déjà très fragilisé.

Le pernambouc sera donc maintenu à l’Annexe II avec un texte de compromis prévoyant un dispositif renforcé afin de mieux protéger cette espèce avec une interdiction d’abattage. Cette décision est un soulagement pour le monde musical qui illustre cependant les choix difficiles auxquels nous sommes confrontés et certainement la nécessité à l’avenir de se tourner vers des substituts satisfaisants.

 

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