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Musique de chambre d’Alexandre Gasparov

est né à Moscou. Installé à Paris depuis 1990, il côtoie le milieu artistique parisien comme ses pères du début du XXe siècle venaient fréquenter les créateurs du monde dans la ville mythique. Son parcours de musicien correspond à ce qu'il y a de plus élogieux dans les sphères expertes de la Musique. Ses nombreuses récompenses et prix le portent au plus haut des nues. Ses partenaires instrumentistes — particulièrement appréciés hors de nos frontières — ne sont pas en reste et affichent à l'heure actuelle un niveau d'excellence. Le compositeur a bénéficié, durant deux ans, d'une résidence à l'Abbaye de La Prée qui est en quelque sorte la « Villa Médicis » de la Loire.

Fréquentant des peintres, des sculpteurs, des graveurs, va dédier « Impression d'Yver » à son ami peintre et sculpteur — Etienne Yver — une œuvre pour violoncelle seul. Cette partition est une introduction adéquate pour entrer dans le monde de la complicité et de l'amitié artistique. Même la notice qui accompagne ce disque révèle le souci de parfaire une œuvre comme un peintre ne laisserait quiconque choisir les meilleurs cadres pour ses tableaux. Les commentaires du créateur nous renseignent sur ses aspirations à l'écriture et l'on est agréablement touché par un compositeur qui n'est pas avare de ses sentiments et qui élabore une musique pleine de générosité. La partition suivante, « Varjabedian-Rhapsodie », est une célébration pour l'anniversaire d'un ami cher à  : Jean-Marc Phillips-Varjabedian. L'auteur se livre complètement dans une œuvre en forme d'hommage poétique où les rythmes arméniens s'intègrent dans une course folle entre l'Orient et l'Occident. L'archet de nous en restitue toute la virtuosité. La « Sonate brève » pour violoncelle et piano, inspirée par Prokofiev et Schnittke, est une pièce maîtresse dans l'écriture de l'auteur. Le dédicataire — Alexandre Kniazev — lui a offert, en quelque sorte, la concrétisation d'être un compositeur reconnu et apprécié, dès 1984. Il est rare d'entendre un créateur accompagner ses interprètes. Cet enregistrement nous le permet.

La « Cadenza » pour violon seul est une des commandes de pour le concert joué à Reims en 2001 Sept créations pour . Enregistrée par son dédicataire, cette pièce est particulière dans sa conception. La cadence d'un concerto est une sorte de résumé de l'œuvre où le musicien quelque fois y ajoute sa personnalité en se libérant de la partition (Cadence de Fritz Kreisler, Jasha Heifetz, Yehudi Menuhin et bien d'autres …). Ce monologue a une toute autre vocation pour Alexandre Gasparov qui utilise ici le genre pour explorer toute la palette sonore du violon.

On notera, cependant, une attirance pour le violoncelle dans ce disque, la fréquentation auprès d'Henri Demarquette n'y est sûrement pas étrangère — il est d'ailleurs le dédicataire de ce « Nocturne ». nous en restitue toutes les émotions. On sent bien qu'au travers des commentaires écrits par Alexandre Gasparov, son souci n'est pas de plaire à tout prix, mais plutôt de réussir à faire passer un message de vie : « Ecrire une pièce qui soit expressive, sensuelle, voluptueuse, avec une large palette émotionnelle … »

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