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De Robert Schumann à Michèle Reverdy

Ce concert magnifique de l' où le grand chef allemand a une nouvelle fois fait rayonner la musique a débuté par Lac de lune, une création mondiale de . Cette ancienne élève d'Olivier Messiaen et de Claude Ballif a écrit une passionnante partition de couleurs, de mouvements de l'onde, de flux et de reflux, de reflets et de brillances nocturnes sur le lac du Bourget près duquel elle a composé cette œuvre en trois mouvements qui commence par un tambour de bois très doux, des steel drums en pianissimo, un marimba avant d'éclater en un grand crescendo où toutes les cordes rejoignent l'alto solo. Le second mouvement est particulièrement surprenant par ses textures et ses couleurs. Visiblement, la compositrice a le goût de l'intime et le sens lyrique. L'ensemble de l'orchestre joue piano. On devine le vent qui glisse sur le lac, les vagues irisées qui vont et viennent, l'onde troublée avant le très brillant Scherzo final.

Rubinstein disait du Concerto pour piano et orchestre en la mineur de Robert Schuman qu'il est « aussi unique dans la littérature de piano que l'est le Concerto de Mendelssohn dans la littérature de violon ». Cette œuvre écrite en 1845 et créée par Clara Schumann à Dresde le 4 décembre de la même année, sous la direction de Mendelssohn est un autre émouvant chant d'amour de Robert à Clara. L'immense et généreux pianiste brésilien a chanté cet amour avec une pudeur, une émotion, un sens du phrasé et un respect de la partition remarquables. Sans chichis, sans effets, sans cinéma mais avec une élégance et un sens du texte qui forcent l'admiration, aidé en cela par la complicité délicate du chef. Le dialogue très rhapsodique entre l'orchestre et le piano, hors de toute virtuosité et d'un classicisme, a été une merveille de cohérence, d'équilibre, de chant et d'élégance. Accompagné par l'orchestre dirigé avec une humanité profonde et une subtilité particulièrement élégante par , a su faire vibrer toute l'intimité poétique et tendre d'un Intermezzo capable de bouleverser les cœurs les plus secs.

Suivait la palpitante, orageuse, bouillonnante et intense Symphonie n°9 en ut majeur dite « La Grande » de Schubert. C'est lui-même qui découvrit le manuscrit de l'œuvre chez le frère de Schubert. Ecrite probablement entre 1825 et 1826, cette grande fresque romantique a été créée en mars 1839 à Leipzig sous la direction de Mendelssohn. Après le délicat et mystérieux thème de cor en introduction de l'œuvre, il y avait toute l'énergie, la pulsation vibrante, le lyrisme du chef qui a fait jaillir de l'orchestre des sonorités et des couleurs d'une extraordinaire richesse. Beauté et chaleur des cordes, délicatesse poétique des bois, embrasement orchestral de l'immense finale en 1154 mesures ont fait briller cette monumentale partition.

Crédit photographique : © Fabrice Boissiere

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