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Festival Pablo Casals : Bienvenue en Europe

Pour sa LIIIe édition, le Festival Pablo Casals dirigé par son actif directeur fête l'Europe et les dix nouveaux pays intégrés récemment dans la communauté européenne.

Des musiciens baltes du XIIe siècle à la jeune génération de compositeurs qui viendront dialoguer avec le public lors de rencontres et de conférences, la programmation, cette année encore, se situe entre tradition et nouveauté, confrontant les chefs d'œuvre de l'héritage musical aux toutes nouvelles créations des artistes d'aujourd'hui. Trois compositeurs sont à l'honneur cette année : , irlandaise, Ayis Ionnides, chypriote et , luxembourgeois.

Un concours international de composition est mis en place pour Avril 2005, concours qui réunit un jury formé de compositeurs et de solistes éminents : , , , , , Vladimir Mendelsshon et . Les inscriptions et les réceptions d'œuvres sont fixées pour la fin de l'année 2004. L'hommage désormais rituel au maître fondateur du Festival, Pablo Casals, se concrétise cette année par une excursion à Vendrell, village natal du grand violoncelliste qui abrite le Musée Casals.

Sous le signe de la communauté européenne, les deux concerts d'ouverture accueillaient l'Orchestre Europa Philarmonie sous la direction de leur chef invité . Établi à Magdebourg, non loin de Berlin, cet orchestre de jeunes musiciens ne compte pas moins de vingt nationalités différentes réunies chaque année pour travailler et assurer des concerts dans le monde entier. Pour sa première prestation en France, c'est avec Antonin Dvorak et son Concerto pour violoncelle avec en soliste puis la Quatrième Symphonie de Tchaikovsky que l'orchestre ouvrait le Festival dans la mythique abbaye de Saint Michel de Cuxa. Tout aussi classique et dans la grande tradition germanique, le deuxième concert affichait le Premier Concerto pour piano de Brahms et l'Héroïque de Beethoven. En soliste, le pianiste italien qui assure également les fonctions de conseiller artistique de l'ensemble. Connaissant bien l'orchestre avec qui il a déjà joué l'intégrale des concertos de Beethoven, assume parfaitement la conduite d'un discours musical qui sollicite continuellement le dialogue des deux partenaires. Son envergure sonore et l'énergie qu'il prodigue dans le premier mouvement captent d'emblée l'attention même si l'équilibre entre les différents pupitres de l'orchestre a du mal à s'établir. Le deuxième mouvement, plus intimiste et mieux adapté à l'acoustique de l'abbaye, laisse le piano chanter librement avec le relief expressif et sonore typiquement brahmsien. Le rondo final très beethovénien dans ses développements fugués est mené avec fougue par qui aurait mérité plus de répondant de la part d'un orchestre au sein duquel manquent encore la cohésion et la couleur.

dirigeait en deuxième partie la troisième symphonie de Beethoven en mib majeur dite Héroïque. Plus à l'aise dans un répertoire qu'il semble bien maîtriser, l'orchestre fait valoir ses qualités de rigueur et de précision dans un premier mouvement magistralement conduit. On aurait souhaité davantage de profondeur sonore et d'intensité vibratoire dans la marche funèbre prenant la place du traditionnel mouvement lent mais l'orchestre retrouvait sa verve et son allant dans le scherzo diabolique et dans ce somptueux final à variations qui laisse immanquablement l'auditeur fasciné par l'ampleur d'une telle inspiration.

Crédit photographique : Maurizio Moretti © DR

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